30 novembre 2009

Bonne fête de l'Aid à tous !

As Salamo 'aleykom

Taqabba-llāhu minnā wa minkum wa aḥāla-llāhu ˓alaynâ wa ˓alaykum wa ghafara-llāhu lanā wa lakum.


تَقَبَّلَ ﭐللهُ مِنَّا وَمِنْكُمْ وَ أَحَالَ ﭐللهُ عَلَيْنَا وَعَلَيْكُمْ وَ غَفَرَ ﭐللهُ لَنَا وَلَكُمْ



Nous vous souhaitons à tous une joyeuse fête pleine de bonheur, de fraternité mais nos pensées sont tournées en premier vers nos frères et sœurs à travers le monde, heureux et malheureux, orphelins, maltraités, oppressés, malades, souffrants, tristes... ceux massacrés en Palestine, Irak, Afghanistan, Tchétchénie… et nos frères et sœurs qui ont rejoints l’Au-delà pour l’Eternité ; qu’Allâh – le Très-Haut – déverse sur eux Son Infinie Miséricorde et qu’Il illumine leur tombe.




23 novembre 2009

L’histoire de Jonas

Allah le Tout-Puissant dit dans la sourate 10 : ‘ Yoûnous’ :


« Si seulement il y avait, à part le peuple de Yoûnous (Jonas), une cité qui ait cru et à qui sa croyance eut ensuite profité ! Lorsqu'ils eurent cru, Nous leur enlevâmes le châtiment d'ignominie dans la vie présente et leur donnâmes jouissance pour un certain temps.»

Sourate 10 : ‘ Yoûnous ’ – verset 98

il dit dans la sourate 21 : ‘ Les prophètes’

« Et Dhoû-n-Noûn (Jonas) quand il partit, irrité. Il pensa que Nous N’allions pas l’éprouver. Puis il fit, dans les ténèbres, l’appel que voici: "Pas de divinité à part Toi! Pureté à Toi ! J’ai été vraiment du nombre des injustes". Nous l’exauçâmes et le sauvâmes de son angoisse. Et c’est ainsi que Nous sauvons les croyants. »

Sourate 21 : ‘ Les prophètes’ – versets 87 et 88

Il dit aussi dans la sourate37 : Les rangés


« Jonas était certes, du nombre des Messagers. Quand il s’enfuit vers le bateau comble. Il prit part au tirage au sort qui le désigna pour être jeté (à la mer). Le poisson l’avala alors qu'il était blâmable. S'il n'avait pas été parmi ceux qui glorifient Allah, il serait demeuré dans son ventre jusqu'au jour où l'on sera ressuscité. Nous le jetâmes sur la terre nue, indisposé qu'il était.* Et Nous fîmes pousser au-dessus de lui un plant de courge, et l’envoyâmes ensuite (comme prophète) vers cent mille hommes ou plus. Ils crurent, et nous leur donnâmes jouissance de la vie pour un temps. »

Sourate 37 : ‘ Les rangés ’ – versets 139 à 148

Il dit ensuite dans la sourate 68 : ‘La plume ’

« Endure avec patience la sentence de ton Seigneur, et ne sois pas comme l’homme au Poisson (Jonas) qui appela (Allah) dans sa grande angoisse. Si un bienfait de son Seigneur ne l’avait pas atteint, il aurait été rejeté honni sur une terre déserte. Puis son Seigneur l’élut et le désigna au nombre des gens de bien. »

Sourate 68 : ’ La plume ’ – versets 48 à 50

JONAS S’ENFUIT

Les exégètes dirent : Allah a envoyé Jonas (que la paix soit sur lui) aux gens de Ninive dans la terre de Mosul. Il les a appelés à la voie d’Allah, mais ils ont rejeté son appel et refusé de le croire. Après une longue période de temps sans résultat, il s’enfuit en les menaçant d’une punition divine après trois jours.


Ibn Mas’oud, Moujahid, Katâda et beaucoup d’autres dirent que quand il s’enfuit, et que les siens devinrent sûrs que la punition était imminente et qu’elle allait leur être infligée, ils se repentirent de leurs péchés, et regrettèrent la manière dont ils avaient traité leur prophète. Ils mirent leurs turbans, prirent leur bétail et les séparèrent de leurs veaux. Ils commencèrent à implorer le pardon et la pitié d’Allah. Chacun d’eux pleurait, leurs hommes et leurs femmes, leurs fils et leurs filles. C’était un temps de changement pour eux tous.
Allah répandit sur eux sa pitié et souleva la punition qui était sur le point de tomber sur eux.
Allah le Tout-Puissant dit :

« Si seulement il y avait, à part le peuple de Yoûnous (Jonas), une cité qui ait cru et à qui sa croyance eut ensuite profité ! »

Sourate 10: ‘Yoûnous’ – versets 98


Il ne s’est jamais passé dans l’histoire humaine qu’une cité entière ait cru en leur prophète. Il en a toujours était tel que décrit dans le Coran :

« Et Nous n'avons envoyé aucun avertisseur dans une cité sans que ses gens aisés n'aient dit: "Nous ne croyons pas au message avec lequel vous êtes envoyés".»

Sourate 34 :’ ‘ Saba’ – versets 34


C’était la cité de Jonas seulement qui crut à leur dernier homme.

« À part le peuple de Yoûnous ! Lorsqu'ils eurent cru, Nous leur enlevâmes le châtiment d'ignominie dans la vie présente et leur donnâmes jouissance pour un certain temps.»

Sourate 10 : ‘Yoûnous’ – versets 98

Les opinions des exégètes diffèrent sur la question suivante : est-ce que cette croyance les sauvera de la punition dans l’Au-delà, comme elle les a sauvés de la punition ici-bas ? Le contexte soutient fortement la notion qu’elle les sauvera, comme le dit Allah :

« Et Nous l’envoyâmes ensuite (comme prophète) vers cent mille hommes ou plus. *Ils crurent, et Nous leur donnâmes jouissance de la vie pour un temps.»

Sourate 37 : ‘Les rangés’ – versets 147-148


Cette jouissance dans ce monde d’ici-bas ne signifie pas que leur punition dans l'au-delà ne sera pas soulevée.
Quand Jonas quitta les siens, étant fâché, il aborda un bateau, mais le bateau, après qu’il eût navigué quelque distance, commença à tanguer et balancer sur les vagues énormes. Il était sur le point de sombrer, selon beaucoup d’exégètes.
L’équipage et les passagers se consultèrent l’un l’autre pour trouver une solution urgente ; ils convinrent de faire le tirage au sort et jeter un homme pris parmi les passagers. Celui dont le nom est tiré sera jeté à la mer, afin d’alléger la charge.


JONAS DANS LE VENTRE DU POISSON

Quand ils firent le tirage au sort, le nom de Jonas sortit, mais vu sa piété ils ne voulurent pas le jeter. Ils répétèrent le tirage, et son nom sorti encore une fois. Alors, on le jeta à la mer, comme il a été déjà décrété pour lui.
Allah le Tout-Puissant dit :

« Jonas était certes, du nombre des Messagers.* Quand il s'enfuit vers le bateau comble, *Il prit part au tirage au sort qui le désigna pour être jeté (à la mer).* Le poisson l'avala alors qu'il était blâmable.»

Sourate 37 : ‘Les rangés’ – versets 139 à 142

Quand son nom fut tiré au sort, il fut jeté à la mer. Ensuite Allah envoya un énorme poisson qui l’avala. Par l’ordre d’Allah, ce poisson n’a pas été autorisé à manger sa chair ou à craquer ses os. Quand Jonas se trouva calme dans le ventre du poisson, il pensa qu’il était mort. Il piqua son corps et essaya de se déplacer, et ainsi il découvrit qu’il n’était pas mort. Alors il se prosterna, et dit « O mon Seigneur ! J’ai fait une place de prière où personne d’autre ne t’a jamais adoré.»
Allah le Tout-Puissant fit que le poisson pénètre dans la profondeur de la mer.
Jonas entendit le poisson glorifier Allah. Il entendit même les cailloux glorifier Allah. Alors, il commença lui aussi à glorifier Allah, comme il est décrit dans le Coran :

« Et Dhoû-n-Noûn (Jonas) quand il partit, irrité. Il pensa que Nous n'allions pas l'éprouver. Puis il fit, dans les ténèbres, l'appel que voici: "Pas de divinité à part Toi! Pureté à Toi ! J'ai été vraiment du nombre des injustes". * Nous l'exauçâmes et le sauvâmes de son angoisse. Et c'est ainsi que Nous sauvons les croyants.»

Sourate 21 : ‘ Les prophètes ’ – versets 87-88


« Puis il fit, dans les ténèbres » C’est l’obscurité du ventre du poisson, aussi bien que l’obscurité de la mer et celle de la nuit. Salîm ibn Abi Jaad dit : ce poisson a été avalé par un autre poisson et ainsi il fut dans les obscurités de deux poissons et dans celle de la mer.

« S'il n'avait pas été parmi ceux qui glorifient Allah, il serait demeuré dans son ventre jusqu'au jour où l'on sera ressuscité.»

Sourate 37 : ‘Les rangés’ – versets 143 - 144


Il est dit : cela veut dire que s’il n’avait pas glorifié Allah, et confessé ses péchés avec repentir, il serait resté dans le ventre du poisson jusqu’au jour du jugement et il aurait été ressuscité de cette demeure.
Cependant, il est dit dans une autre opinion, que « S'il n'avait pas été » c'est-à-dire avant que le poisson l’ait avalé, « parmi ceux qui glorifient Allah » c’est à dire obéissant et fidèle à Allah.
Cette dernière option est soutenue aussi par ce hadith qui est rapporté par Imam Ahmed de Abdillâh ibn Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui) que le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :


« O garçon ! Je t’apprends des mots : tu gardes les devoirs d’Allah, et Allah te gardera. Tu gardes Allah, et tu le trouveras devant toi. Connais Allah dans le temps de l’aisance, et Allah te connaîtra dans le temps de détresse.»

(Mousnad Ahmed)


Ibn Jarîr rapporta dans son livre d’exégèse que le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :


« Quand Allah voulut garder Jonas dans le ventre du poisson, il lui révéla : « Porte-le dedans, mais ne gratte pas sa chair et ne craque pas ses os.»
Quand le poisson descendit au plus profond de la mer, Jonas entendit une voix. Il pensa qu’elle était dans son esprit et dit : « qu’est-ce que c’est ? » Allah lui révéla que c’était la glorification des animaux de la mer. Ainsi, il glorifia Allah dans le ventre du poisson. Les anges l’entendirent et dirent : « O seigneur ! Nous entendons une voix très faible dans une terre étrange ! » Allah dit : « C’est mon serviteur Jonas qui m’a désobéi, alors je l’ai détenu à l’intérieur d’un poisson dans la profondeur de la mer.» Ils demandèrent : « Est-ce Ton pieux serviteur duquel chaque jour et nuit monte une bonne action auprès de Toi ? » Il dit : « oui ». Alors, les anges supplièrent Allah de la part de Jonas, et Allah commanda que le poisson le rejette sur le rivage.»


Ibn Abi Hâtim cita dans son exégèse que le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :

« Quand Jonas (que la paix soit sur lui) se rendit compte qu’il devait dire ces mots dans le ventre du poisson, il dit : ‘O Allah ! Il n’y a point de divinité en dehors de Toi, Tu es glorifié ! Je suis certes parmi les malfaisants’. Cette prière apparut sous le Trône Divin. Les anges dirent : ‘O Seigneur ! C’est une voix familière faible qui vient d’une terre étrange’. Allah dit :’Vous ne le savez pas ?’ Ils dirent : ‘Non, O Seigneur qui est-il ?’ Allah dit : ‘C’est mon serviteur Jonas’. Les anges dirent : ‘Ton serviteur Jonas duquel monte, chaque jour auprès de Toi, une prière exaucée ou une action acceptée ?’ Ensuite, ils dirent : ‘O Seigneur ! Est-ce que Tu ne vas pas octroyer Ta pitié sur lui pour ce qu’il avait fait dans son temps d’aisance, et le sauver de cette détresse ?’ Allah dit : ‘Oui’. Il commanda alors le poisson, et ce dernier le jeta sur le rivage ».

(Rapporté par Ibn Jarîr de Yoûnous d’Ibn Wahb).

Ibn Abi Hâtim avance que Sakhr ibn Abi Ziyâd dit : ‘Ibn Kousait m’a informé, alors que je disais ce Hadith, qu’il avait entendu Abû Hourayra (qu’Allah soit satisfait de lui) dire : « Jonas était jeté nu sur un rivage, ensuite Allah fit pousser la plante courge au-dessus de lui.» Nous dîmes : « O Abû Hourayra ! Quelle est la plante courge ? » Il répondit : « Les plantes qui s’étendent comme une gourde.» Abû Hourayra dit : « Et Allah dirigea des chèvres sauvages qui mangeaient les insectes. Jonas buvait de leur lait chaque jour.»

Allah le Tout-puissant dit : {Ainsi, Nous le jetâmes sur la terre nue}. Le terme arabe Arâ’ fut traduit pour signifier la terre stérile où il n’y a aucune plante ou arbre, {… indisposé qu’il était} c'est-à-dire qu’il était de corps très faible.
Ibn Mas’oud dit : « Comme un poussin qui n’avait aucune plume ». Ibn Abbâs et As-Souddi dirent : « Comme un bébé lorsqu’il naît.»

{Et Nous fîmes pousser au-dessus de lui un plant courge}. Il est dit que la courge fait partie de la gourde. Quelques savants disent qu’il y a une sagesse en faisant pousser une telle plante, parce que ses feuilles sont douces, abondantes et fournissent une ombre froide. Les mouches n’y parviennent pas, et ses fruits peuvent être consommés depuis sa germination jusqu'à ce qu’ils deviennent mûrs, cuits ou crus, avec sa peau et ses semences. Elle a beaucoup d’avantages pour le corps et le cerveau.

Nous avons déjà appris au sujet de chèvres sauvages qui lui vinrent et il buvait leur lait. Tout provenait de la pitié d’Allah sur lui, et c’était pourquoi Il dit :


« Nous l'exauçâmes et le sauvâmes de son angoisse. Et c'est ainsi que Nous sauvons les croyants. »

Sourate 21 : ‘Les prophètes’ – verset 88


C’est ainsi que Nous répondons à quiconque Nous appelle et Nous implore (Notre refuge).

Ibn Jarîr rapporta que Saad ibn Abi Wakkâs dit : « J’ai entendu le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dire :

« Le Nom d’Allah qu'avec lequel si vous suppliez Allah, Il acceptera votre prière ; et si vous lui demandez par ce Nom, Il vous donnera est la supplication de Jonas ».

Je dis : ‘O Messager d’Allah ! Concerne telle Jonas seulement, ou est-ce que tout musulman peut l’utiliser ? »

Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :

« Elle concernait Jonas seulement, mais chaque musulman peut l’utiliser dans ses prières. N’avez-vous pas entendu les propos d’Allah qui disent : « Puis il fit, dans les ténèbres, l'appel que voici: "Pas de divinité à part Toi! Pureté à Toi! J'ai été vraiment du nombre des injustes".Nous l'exauçâmes et le sauvâmes de son angoisse. Et c'est ainsi que Nous sauvons les croyants. »

Sourate 21 : ‘Les prophètes’ – versets 87 et 88


Il est aussi rapporté que Saad ibn Abi Wakkâs (Qu’Allah soit satisfait de lui) dit : « Je suis passé à coté de Uthmân ibn Affân alors qu’il s’asseyait dans la mosquée. Je l’ai salué mais il a baissé ses yeux et n’a pas répondu à ma salutation. Alors, je me suis rendu auprès du Calife Omar ibn Al-Khattâb et je lui ai dit : « O chef des croyants ! Est-il arrivé une chose à l’Islam ? » Il m’a interrogé sur la raison de ma question. J’ai dit : « Rien ! J’ai salué Uthmân dans la mosquée, mais il a baissé ses yeux et ne m’a pas répondu. Alors Omar appela Uthmân et lui dit : « Pourquoi n’as-tu pas répondu à la salutation de ton frère ? » Uthmân dit : « Je ne l’ai fait ! » Saad dit : « Mais si ». Alors Uthmân jura et j’ai juré aussi. Ensuite, Uthmân se souvint et dit : « J’implore le pardon d’Allah et je me repens. Tu viens juste de passer à coté de moi alors que j’essayais de me rappeler des mots que j’ai entendus du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui). Pendant que j’essayais de me rappeler, mes yeux et mon cœur étaient couverts d’un voile. »

Saad dit : « Je vous le cite, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) nous parla de la première prière, et un bédouin arriva et préoccupa le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui). Ensuite le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) se leva et je le suivis. Quand je craignis que le Prophète entre à la maison, j’ai frappé de mes pieds sur la terre derrière lui pour attirer son attention. Le prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) tourna et me dit : « qui est-ce ? Abû Ishâq ? » J’ai dit : « Oui, O Messager d’Allah.». Il me dit : « Qu’est-ce que tu veux ? » J’ai dit : « Rien ! O prophète d’Allah, excepté ce que tu nous as parlé sur la première prière, et le bédouin vint et te préoccupa.» Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :


« Oui, cet appel était l’appel de Jonas à l’intérieur du poisson : « pas de divinité à par Toi. Pureté à Toi ! J’ai été vraiment du nombre des injustes ». Aucun musulman n’invoque Allah avec cet appel sans qu’Allah n’exauce son invocation.»


L’EXCELLENCE DE JONAS

Allah le Tout-Puissant dit :

« Jonas était certes, du nombre des Messagers.»

Sourate 37 : ‘Les rangés’ – verset139

Allah l’a cité parmi les prophètes et les messagers dans la sourate 4 : les femmes et dans la sourate 6 : les bestiaux. L’imam Ahmed rapporta que le Prophète (que la prière et la paix soient sur lui) dit :

« Il n’incombe à personne de dire qu’il est meilleur que Jonas.»


Abû Hourayra (qu’Allah soit satisfait de lui) raconta l’histoire d’un musulman qui gifla le visage d’un juif, quand ce dernier dit : « Par celui qui a choisi Moise sur toutes les créatures.»Et à la fin de cette histoire al-Boukhârî dit : « …et je ne dis pas que tel ou tel est meilleur que Jonas.» ( al-Boukhâri et Muslim)
Ce Hadith soutient le Hadith précédent rapporté par Imam Ahmad. Il y a un autre récit qui dit :


« Il n’incombe à personne de dire qu’il est meilleur que Jonas.»


Il est rapporté dans un autre Hadith :


« Ne me préférez pas aux autres prophètes, ni à Jonas non plus. »

C’était l’humble caractère de notre prophète qu’il exprime par respect à l’égard des autres prophètes, que la paix soit sur eux tous.
  • Auteur : Ibn Kathir
  • Révisé par l'association Aux Sources de l'Islam
  • Extrait du livre " HISTOIRES DES PROPHETES" Édition Darussalam
  • (Il est vivement conseillé aux frères, et sœurs de se le procurer.)
  • Source : Sourceislam.com

L’histoire d’Ezra

Ibn Asâkir dit : Il était Uzayr ibn Jarwah. Il est aussi dit qu’il était ibn Sourique ibn Adya ibn Job ibn Darzna ibn Adi ibn Taqi ibn Asbu ibn phinehas ibn Eléazar ibn Aaron . Selon Abdillâh ibn Salâm, Ozair était l’homme qu’Allah a fait mourir cent ans, puis il l’a ressuscité.

Is’hâk ibn Bichr rapporta sur l’autorité d’Ibn Abbâs et beaucoup d’autres qu’Ezra était un homme pieux et sage. Un jour, il alla inspecter l’une de ses propriétés. En revenant chez lui, il passa à côté d’un endroit en ruines. C’était à midi, et la chaleur était intense. Il entra dans les ruines sur son âne, et quand il trouva une ombre fraîche, il descendit. Il avait avec lui un panier de figues et un autre de raisins ; il mit du pain sec dans le jus et le pain fut humidifié et bien servi. Il mangea sa nourriture et se coucha sur son dos en calant ses jambes sur un mur. Tout en contemplant les toits et les ruines de cet endroit, il dit :

« Comment Allah va-t-il redonner la vie à celui-ci après sa mort ? »

Sourate 2 : ‘ La vache ‘ – verset 259

Ce qu’il dit n’était pas hors de doute en la capacité d’Allah, il le dit hors de curiosité. Alors, Allah lui envoya l’ange de mort, qui prit son âme et le fit mourir. Il resta mort pendant cent ans.

Les Israélites étaient pendant cette période dans un enfer de turbulence et de changements. Quand cent années furent écoulées, Allah envoya un ange à Ezra qui lui ranima le cœur pour pouvoir comprendre, ses yeux pour pouvoir regarder l’avènement des choses autour de lui, et il pourra ainsi voir comment Allah ranime la vie morte. Ensuite, Allah assembla les os et la chair de son propre corps alors qu’il se regardait. Ensuite, il créa les cheveux et une peau, puis il lui inspira son âme.
Ezra se redressa. L’ange lui dit : « combien de temps es-tu resté en sommeil ? »
Il répondit : « Un jour, ou plutôt une partie d’un jour ! » Il pensa ainsi, parce que quand il avait voulu dormir, c’était à midi, et quand il se réveilla, il était le moment du coucher de soleil. L’ange lui dit : « En réalité, tu es resté dans ton sommeil pendant cent années. Regarde ta nourriture et ta boisson, le pain sec et le jus de raisins que tu as pressé dans la tasse, qui sont restés inaltérés.»

« Regarde ta nourriture et ta boisson, rien ne s’est gâté »

Sourate 2 : ‘ La vache ‘ – verset 259


Ni les figues ni les raisins n’ont changé. Quand il vit tout cela, il sentit le doute en ce que l’ange lui disait. L’ange lui dit alors :
« Regarde ton âne mort, tu pourrais voir ses os ». Ensuite, l’ange appela ces os pour se rassembler. Ils commencèrent à venir de tous les lieux où ils étaient éparpillés. L’ange les joignit ensemble, puis il les vêtit de chair et de muscles. Ensuite, poussèrent sur eux des cheveux et une peau. L’ange lui inspira et l’âne se mit debout devant lui.

Ensuite, Ezra monta à dos de son âne, jusqu’à ce qu’il arriva à son voisinage, mais personne ne put le reconnaître, et il ne put reconnaître personne non plus. Il retourna à sa maison en étant confondu dans ses pensées. Il trouva une vieille dame qui était aveugle et infirme et qui avait plus de cent vingt ans. Cette dame était sa domestique. Quand Ezra avait quitté la maison, elle avait vingt ans. Ezra lui dit : « O toi vieille dame ! Cette maison est-elle celle d’Ezra ? » Elle répondit : « Oui, c’est la maison d’Ezra », et elle commença à pleurer. Puis elle dit : « Depuis longtemps, je n’ai pas vu quelqu'un qui me fait rappeler d’Ezra. Les gens l’ont oublié. » Ezra dit : « Je suis Ezra.»
Elle dit : « Ezra était un homme dont Allah exauçait les prières, il guérissait, par sa prière, les malades quelle que soit la maladie dont ils étaient affligés. Aors implore Allah afin qu’il me rende ma vue pour pouvoir te voir. Si tu es Ezra, je te reconnaîtrais.»

Alors, Ezra implora Allah et passa sa main sur ses yeux qui devinrent sains. Il lui tint la main et lui dit : « Lève-toi par l’autorisation d’Allah.» Elle se leva et marcha et devint saine.
Elle le vit et dit : « Je témoigne que tu es Ezra.»
Elle alla aux Israélites qui étaient rassemblés dans leurs clubs et assemblées, à un fils d’Ezra qui avait cent dix-huit ans et à ses petits fils. Elle les appela en disant : « Ezra est revenu.» Mais ils ne purent la croire. Elle leur dit : « Je suis votre domestique, et Ezra a prié pour moi, et je suis guéri, et je ne suis plus aveugle ou infirme.» Ezra prétendit qu’Allah l’avait fait mourir une durée de cent ans et lui redonna la vie. Les gens se dépêchèrent vers lui, et se rendirent autour de lui. Son fils dit : « Mon père avait une taupe noire entre ses épaules » Alors, Ezra découvrit ses épaules, et la taupe noire apparut. Les Israélites dirent : « Il n’y avait personne parmi nous qui aurait pu mémoriser la Torah comme Ezra. Nabuchodonosor a brûlé la Torah, et rien n’est resté que ce que les gens ont mémorisé.» Ils demandèrent qu’il l’écrive pour eux. Le père d’Ezra avait caché une copie de la Torah dans un endroit que personne ne savait sauf Ezra. Il alla avec eux à cet endroit et fit sortir la Torah. Ses pages étaient pourries et les écritures étaient fades.
Ezra s’assit sous l’ombre d’un arbre avec les Israélites qui l’entouraient. Il est dit que deux flammes descendirent du ciel et entrèrent dans sa poitrine, et ainsi il se rappela la Torah et il l’écrivit pour eux. C’est pourquoi les Israélites prétendirent qu'Ezra était le fils d’Allah.
Ibn Abbas dit :

« Et pour faire de toi un signe pour les gens »

Sourate 2 : ‘ La vache ‘ – verset 259

signifie pour les Israélites, parce que ses fils étaient plus vieux que lui en apparence. En effet, quand il mourut, il n’avait que quarante ans, et quand il fut ressuscité après cent ans, il fut ressuscité dans l’apparence d’un homme jeune.

Ce qui est bien connu est qu’Ezra était un prophète israélite et qu’il vécut dans la période entre Salomon et Zacharie. Allah lui avait inspiré la Torah quand personne de ceux qui la savaient n’était vivant. Wahb ibn Mounabbih dit : « Allah ordonna un ange de descendre avec une flamme de lumière et la mettre à l’intérieur d’Ezra, et ainsi il récrivit la Torah lettre par lettre telle qu’elle avait été révélée la première fois.

Ibn Asâkir rapporta d’Ibn Abbâs qu’il interrogea Abdallah ibn Salâm au sujet de ce verset :


« Les juifs dirent : ‹ Uzayr est fils d’Allah › »

Sourate 9 : ‘ Le repentir ‘ – verset 30


Pourquoi ont-ils dit cela ? Ibn Salâm lui raconta l’histoire d’Ezra et comment il récrivit la Torah de mémoire, pour eux. Les Israélites dirent : « Moïse ne put nous apporter la Torah que dans un livre, mais Ezra nous l’a apportée sans livre », et ainsi quelques Israélites prétendirent qu’il était le fils d’Allah.
C’est la raison pour laquelle beaucoup d’Ulémas musulmans disent que la chaîne de la Torah s’est rompue dans le temps d’Ezra.
Il est raconté qu’al-Hasan dit : « Ezra et Nabuchodonosor étaient dans la même période du temps. »

Il est rapporté dans un Hadith que le Prophète (que la paix et la bénédiction soient sur lui) dit :

« La personne la plus proche à Jésus c’est moi, il n’y avait aucun prophète entre moi et lui. »

Rapporté par al-Boukhârî


Wahb ibn Mounabbih dit : « Il était entre Salomon et Jésus. »

Abu Hourayra rapporta que le Prophète (que la paix et la bénédiction soient sur lui) dit :

« L’un des prophètes s’assit sous un arbre, et une fourmi l’a mordu. Alors, il ordonna qu’elle soit sortie. Ensuite, il ordonna que sa niche soit brûlée par le feu. Allah lui révéla : « Si tu va le faire, pourquoi ne brûles-tu pas une seule fourmi » (c’est à dire pourquoi brûles-tu toutes les fourmis) »

Ibn Abbâs et Al-Hasan al-Basri dirent qu’il était Ezra (Uzayr).

  • Ecrit par le savant Ibn Kathir
  • Extrait du livre " HISTOIRES DES PROPHETES ".
  • Edition DARUSSALAM
  • (Il est vivement conseillé aux frères, et sœurs de se le procurer.)
  • Source : Islamsource.com

Le prophète Shu’aib

Au nom d’Allah, le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux, c’est de Lui dont nous recherchons l’aide !

Allah évoque l’histoire du prophète Shu’aïb dans plusieurs passages de Son Livre. Ce dernier fut envoyé au peuple de Madian. Le Coran nous apprend notamment :

(le peuple des vergers traita les Messagers de menteurs.).[1]

Selon la plupart des exégètes, il s’agirait des habitants de Madian bien que d’autres estiment que le Coran relate en fait deux histoires différentes.

Or, le Verset suivant nous présente l’un des épisodes de l’histoire de Mûsâ en ces termes :

(Et lorsqu’il atteignit les sources de Madian, il y trouva un groupe de gens qui y puisait de l’eau. Il y trouva également deux femmes à l’écart qui retenaient leurs moutons. Il leur demanda : « Que vous arrive-t-il ? »… ).[2]

Moïse s’en tint au plus long des deux termes qui lui furent proposés, mais rien n’indique dans ce passage que le vieillard en question était Shu’aïb (u) ou encore un prophète. Les anciennes écritures juives et chrétiennes ne précisent pas que cet homme était un prophète et il ne nous est rapporté d’aucun Compagnon –que ce soit ibn ‘Abbâs ou un autre – que le beau-père de Mûsâ était le prophète Shu’aïb. Les annales provenant de ces derniers affirment plutôt que Shu’aïb et le vieillard de Madian étaient deux personnes différentes.

Dans son exégèse, Sunaïd ibn Dâwûd, l’un des Sheïkh d’el Bukhârî, rapporte selon ibn ‘Abbâs que l’homme dans l’histoire de Moïse s’appelait Yathrâ. El Hajjâj et d’autres spécialistes l’épellent ainsi : Yathrûn. Shu’aïb el Jubbâî affirme dans ce registre : « Les deux jeunes filles se prénommaient Laïyâ et Saghûra.[3] Musâ s’est marié à Saghûra fille de Yathrûn, le prêtre de Madian ; un prêtre était le titre désigné au savant. D’après une certaine version, selon ibn ‘Abbâs, ce dernier s’appelait Yathrûn ou Yathrâ. »

Pour ibn Jarîr (e-Tabarî), l’une des deux filles se prénommait Laïya ou peut-être Sharfâ, et l’autre portait le nom de Saghûra. Quant à leur père, il règne une certaine divergence sur son identité. Certains avancent qu’il s’appelait Yathrûn. Yathrûn était le nom du vieillard qui a loué les services du fils adoptif de Pharaon ; il était le cousin de Shu’aïb. Abû ‘Ubaïda affirme que Yathrûn était le cousin du Prophète Shu’aïb (r). D’autres exégètes, tels qu’il est rapporté notamment par ibn ‘Abbâs, le dénommaient Yathrâ.

El Hasan fait le commentaire suivant : « Certains savants présument qu’il s’agit du prophète Shu’aïb, mais en réalité il fut simplement le seigneur du puits à cette époque. » Pour ibn Jarîr, il n’est pas possible d’accéder à une telle information si ce n’est par l’intermédiaire de la révélation et dans le cas présent, il n’y a aucune information à ce sujet. Ainsi, les différents ouvrages de Tafsîr (exégèses) rapportent par le biais de chaînes narratives, le savoir venant du Prophète et des Successeurs ; aucun d’entre eux n’informe, que l’homme dont il est fait mention dans l’histoire de Mûsû serait le Prophète Shu’aïb. Par contre, ils nous offrent par le biais d’un certain nombre de chaînes narratives certifiées, les paroles d’el Hasan el Basrî précédemment citées. Elles répondent en fait à ceux qui penseraient le contraire. E-Tha’labî certes assume effectivement le contraire, mais il ne faut pas tenir compte de ses dires, car ce dernier recense tout et n’importe quoi. Ainsi, prétendre qu’il s’agit de Shu’aïb, c’est parler de ce dont on ignore, mais aussi revient à parler avec aucune information sur le sujet provenant du Prophète, des Compagnons, ou des savants musulmans de référence. En outre, une telle allégation va à l’encontre des annales certifiées qui remontent à ibn ‘Abbâs et à el Hasan el Basrî. Sans compter qu’elles vont à l’encontre des détails sur la question fournie par les « gens du Livre », qui démentent à l’unanimité qu’il puisse s’agir de Shu’aïb. La Thora et l’Évangile parlent d’un certain Yathrûn qui ne correspond pas au prophète de Madian évoqué dans les anciennes écritures.

Plus d’un savant mentionne que Shu’aïb était d’origine arabe. Il existe même sur la question un certain Hadith qui remonte au Messager d’Allah. D’après Abû Hâtim et d’autres compilateurs en effet, Shu’aïb était un arabe tout comme Hûd et Sâlih, tandis que Moïse était hébreu ; ils ne parlaient donc pas la même langue. Le Texte du Coran formule pourtant que le prophète hébreu s’est adressé aux deux jeunes filles et à leur père sans l’intervention d’un traducteur. S’il a pu régner un amalgame, c’est en raison de la présence à Madian de deux personnes différentes dans le Coran ; Shu’aïb et le beau-père de Mûsâ en l’occurrence. Le Coran nous enseigne notamment qu’Allah a décimé le peuple de Shu’aïb, par un châtiment du ciel. Dès lors, il n’y avait plus d’habitants à Madian. Shu’aïb ne pouvait rester seul dans un endroit désert. Certains savants avancent qu’une fois leurs peuples décimés, les prophètes venaient finir leurs jours à la Mecque. shu’aïb, Hûd, et bien d’autres auraient leur tombe dans les Lieux saints.

Or, à l’époque de Mûsa, Madian était habité par son futur beau-père. Il ne s’agissait pas des habitants des lieux dont le Coran fait mention dans l’histoire de Shu’aïb. Même selon l’hypothèse que Shu’aïb était simplement le cousin du gendre de Moïse, il n’existe aucune annale certifiée pour l’appuyer. Il n’est pas possible d’opposer ce genre d’hypothèses aux paroles certifiées d’ibn ‘Abbâs sur la question. Toutes les annales qui présument que Shu’aïb, le vieil homme, ou encore Jibrîl auraient offert le fameux bâton de Mûsâ, n’ont aucune origine textuelle. Abû Bakr –je pense qu’il s’agit d’el Hadhalî – est l’auteur des paroles suivantes : « J’ai interrogé ‘Ikrima au sujet du bâton de Mûsâ, il m’a répondu qu’Âdam l’avait dans les mains lorsqu’il fut chassé du Paradis. Jibrîl l’aurait pris par la suite pour le remettre à Moïse, lors d’une rencontre au cours d’une certaine nuit. » E-Suddî relate pour sa part, dans son fameux Tafsîr, que le vieillard de Madian ordonna à ses filles de demander à Mûsâ de ramener un bâton. Un ange ayant pris forme humaine lui en aurait confié un, etc. il aurait eu une dispute avec son beau-père et les deux hommes auraient demandé à un tiers d’arbitrer en eux ; Mûsa contrairement à son beau-père, en aurait supporté le jugement (ou aurait été capable de porter le bâton NDT) et qu’il était plus à même de respecter ses engagements.

Si Shu’aïb avait été cet homme, il ne serait pas entré en conflit avec Moïse, il n’aurait pas regretté de lui avoir donné…, et il n’aurait pas cherché un arbitre entre eux. Par ailleurs, avant son avènement, Mûsâ ne pouvait pas être plus loyal qu’un prophète, car si Shu’aïb était prophète, cela n’était pas encore le cas pour lui. Il ne pouvait être meilleur qu’un prophète avant de recevoir lui-même la révélation. Zaïd souligne certes qu’il était déjà connu que Mûsâ serait un prophète, mais dans l’hypothèse ou ses paroles soient fondées, cela ne prouve rien. Les prêtres et les moines en effet avaient à leur savoir certains signes précurseurs à la prophétie. Ils étaient capables d’annoncer l’avènement éventuel d’un prophète avant sa venue effective, mais certes Allah est plus savant !

Il est répandu certes chez bon nombre de gens auxquels il échappe les subtilités du savoir et les moyens textuels et rationnels de fonder des preuves, que Moïse était le gendre de Shu’aïb. Cependant, il serait irraisonnable de se fier à ce genre de jugement. Cette opinion est tout au plus rapportée par certains savants, mais le fait est que d’autres savants s’y opposent ; en cela, elle ne fait pas plus autorité que la leur. Il incombe donc de soumettre cette divergence aux preuves (tant textuelles que rationnelles). Dans cet ordre, certaines gens assument que les deux messagers évoqués dans la Surate Yâsîn comptent parmi les apôtres du Messie. Habîb le charpentier aurait cru en eux, mais l’élite des savants musulmans ou même les « gens du Livre » considèrent ces fables comme complètement aberrantes. Allah nous enseigne en effet que les habitants de cette cité où ces messagers se sont rendus ont goûté à la Colère céleste, dans le verset suivant :

(Si ce n’est un Cri, et les voilà éteints (morts).).[4]

Antioche est la première cité, après l’élévation du Messie, qui a vu ses habitants sont convertir à la religion chrétienne, suite au prêche de deux des Apôtres. Après cette période, aucun châtiment ne s’est abattu sur eux, à l’unanimité des musulmans et des « gens du Livre ». Comment est-il permis d’avancer dès lors, que les deux messagers auxquels fait allusion le Coran étaient les messagers du Christ !

Par ailleurs, au début de l’ère chrétienne deux apôtres se sont bien rendus à Antioche, comme le reconnaissent les chrétiens eux-mêmes. Or, à cette époque Habîb le charpentier était déjà mort. Les deux messagers en question dans le Coran vécurent avant l’époque de Jésus. La cité dont certains disent que c’était Antioche, et où ils se trouvaient a été anéantie par le châtiment. Quant à Habîb, il a cru à ces deux fameux messagers. Antioche fut construite (ou reconstruite) par la suite. C’est dans cette ville où les deux Apôtres de Jésus se sont rendus pour faire leur prêche. Il faut savoir que les Apôtres ne sont pas des messagers d’Allah pour les musulmans. Ils étaient les messagers du Christ comme les Compagnons étaient les messagers du Prophète (r). Dire que ces deux messagers étaient des apôtres, c’est offrir un argument aux chrétiens auquel il serait difficile (à l’auteur d’une telle parole) de répondre convenablement. Nous avons développé dans notre réfutation aux chrétiens que les Apôtres n’étaient pas des messagers contrairement aux chrétiens qui les considèrent comme des messagers au même titre, voire ayant plus de valeur, qu’Abraham et Moïse ; ce qui pour les musulmans est une impiété. Nous avons ainsi exposé les idées égarées des chrétiens.

Enfin, les louanges reviennent à Allah uniquement ! Que les Prières et les Salutations d’Allah soient sur notre Maître Mohammed ainsi que sur sa famille et ses compagnons !

  • Ecrit par Sheïkh el Islam ibn Taïmiya (Jâmi’ e-Rasâil (1/61-66)
  • Traduit par Karim ZENTICI
  • Relu par l'association Aux Sources de l'Islam

------------------------

[1] Les poètes ; 176

[2] Les récits ; 23

[3] Dans les Tafsîr d’E-Tabarî et d’ibn Kathîr, elle s’appelle Sâfûrâ.

[4] Yâsîn ; 29


Source : Sourceislam.com

L'histoire de Job

Ibn Ishaq dit : Job était un Romain, et il était Job ibn Moss ibn Razeh ibn Esaü ibn Isaac ibn Abraham.
D’autres dirent qu’il était : Job ibn Moss ibn Rawel ibn Esaü ibn Isaac ibn Abraham.
Ibn Asâkir dit que sa mère était la fille de Loth. Il est aussi avancé que son père était l’un de ceux qui crurent en Abraham le jour où il fut jeté dans le feu et il ne fut pas brûlé.

Cependant, la première opinion paraît être correcte, parce qu’il était de la progéniture d’Abraham, comme le dit Allah :

« Et parmi la descendance (d’Abraham) (ou de Noé), David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. »

Sourate 6 : ‘ Les bestiaux ’-verset 84

Il est l’un des prophètes qui on reçu des révélations d’Allah, comme le dit Allah le Tout-puissant dans la sourate ‘ les femmes ’ :


« Nous t’avons fait une révélation comme Nous fîmes à Noé et aux prophètes après lui. Et Nous avons fait révélation à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, à Jésus, à Job... »

Sourate 4 : ‘ Les femmes ’-verset 163

Ainsi, il paraît plus authentique de dire qu’il était de la progéniture d’Esaü ibn Isaac. Le nom de sa femme était Lia bint Jacob. Une autre opinion dit que sa femme était Rahmah bint Ephraïm. Il est dit aussi qu’elle était Lia bint Manasseh ibn Jacob.

Allah le Tout-Puissant dit :

« Et Job, quand il implora son Seigneur : "Le mal m’a touché. Mais Toi, tu es le plus miséricordieux des miséricordieux ! * Nous l’exauçâmes, enlevâmes le mal qu’il avait, lui rendîmes les siens et autant qu’eux avec eux, par miséricorde de Notre part et en tant que rappel aux adorateurs. »

Sourate 21 : ‘ Les prophètes ’-versets 83, 84

Allah dit :

« Et rappelle-toi Job, Notre serviteur, lorsqu’il appela son Seigneur: "Le Diable m’a infligé détresse et souffrance". * Frappe (la terre) de ton pied: voici une eau fraîche pour te laver et voici de quoi boire. * Et Nous lui rendîmes sa famille et la fîmes deux fois plus nombreuse, comme une miséricorde de Notre part et comme un rappel pour les gens doués d'intelligence.* "Et prends dans ta main un faisceau de brindilles, puis frappe avec cela. Et ne viole pas ton serment". Oui, Nous l’avons trouvé vraiment endurant. Quel bon serviteur! Sans cesse il se repentait. »

Sourate 38: ‘ Sad ’- versets 41, 42,43, 44

L’ÉPREUVE DE JOB

Les exégètes et les historiens disent que Job était un homme riche qui possédait tous les genres de biens. Il possédait un immense bétail, des moutons, des esclaves et des domestiques ; il possédait aussi de vastes terrains et avait beaucoup d’enfants.


Toutes ces propriétés disparurent. Il fut, en plus, infligé dans son corps de différents genres de maladies, au point qu’aucun membre ou partie de son corps n’était sain, à l’exception de son cœur et sa langue avec lesquels il invoquait Allah. Il demeura malade et croyant en la Pitié d’Allah.
Ses maladies continuèrent si longtemps que même ses amis l’ont abandonné, et que même ses parents l’ont délaissé. Il fut expulsé de sa ville et exilé sur une colline. Hormis sa femme, personne n’exprima la moindre compassion envers lui. Elle prit en charge ses droits sur elle, et se souvint de leur bon temps ensemble. Elle l’aidait dans ses besoins quotidiens qu’il ne pouvait faire sans son aide. Elle était si affligée et si dépourvue qu’elle commença à travailler pour avoir un salaire, et de quoi manger et nourrir son mari. Qu’Allah les agrée. Elle patienta auprès de son mari pendant leur pauvreté, leurs propriétés et leurs enfants.
Dans un Hadith authentique, le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) dit :

« Les plus éprouvés des gens sont les prophètes, puis les vertueux, et puis ceux de moins en moins. »

Il dit aussi :

« L’homme est mis à l’épreuve selon la vigueur de sa religion. S’il est fort dans sa religion, son épreuve sera plus dure. »

(Mousnad Ahmed)

Cependant, toutes ces épreuves ne faisaient qu’accroître la religion de Job, sa patience, sa gloire et sa gratitude à Allah, dans l’attente de Ses récompenses hors de son épreuve. Sa patience était exemplaire.
Dans la Bible, il y a un compte détaillé de l’adversité et des souffrances qui ont frappé Job. Elle explique comment sa richesse et ses propriétés avaient disparu l’une après l’autre. Cependant, Allah a le meilleur savoir au sujet de ce qui lui était arrivé.
Moujâhid dit que le prophète Job était d’abord affligé par la petite vérole.

Combien de temps a-t-il souffert de ses maladies et adversités ? Il y a plus qu’une opinion.

Wahb ibn Mounabbih dit qu’il a souffert pendant trois ans exactement.

Anas dit qu’il a demeuré dans cette situation douloureuse sept ans et quelques mois environ. Il fut exilé sur une colline jusqu’à ce qu’Allah le sauva de ses souffrances et lui donna la plus grande récompense pour la patience. Houmaid dit : Il a souffert dix-huit ans environ.

As–Souddi dit que sa chair tombait de son corps, et rien ne resta que ses os et ses muscles. Sa femme apportait des cendres et les mettait sous son corps. Elle lui dit de nombreuses fois : « Job ! Si tu supplies ton Seigneur, Il peut te sauver de cette souffrance.» Il répondait : « J’ai vécu soixante-dix ans en étant sain, ne pourrais-je pas supporter cette souffrance pour une même durée ? » Quand elle fut agacée de cette réponse, elle commença à travailler pour gagner un salaire et se quoi manger et nourrir son mari Job.


Les gens arrêtèrent de l’employer pour ne pas être infecté par ses maladies ou mis à la même épreuve. Quand elle n’a trouvé personne pour lui accorder un travail, elle se rendit chez une fille riche et lui vendit une de ses nattes de cheveux pour avoir de la nourriture. Quand elle revint à Job avec la nourriture, il l’interrogea d’où elle l’avait obtenue tout en exprimant sa désapprobation. Elle dit : « J’ai fourni mon service aux gens.» Quand arriva le jour suivant, elle ne trouva personne qui pourrait lui accorder un travail, elle vendit une autre natte pour avoir de la nourriture et l’apporta à Job. Job refusa d’en manger, et jura de ne pas en manger si elle ne lui dit pas d’où elle avait obtenu cette nourriture. Alors, elle enleva son écharpe de sa tête. Quand Job vit sa tête rasée, il fit cette prière :

« "Le mal m'a touché. Mais Toi, tu es le plus miséricordieux des miséricordieux ! " »

Sourate 21: ‘ Les prophètes ’- versets 83

Ibn Abi Hâtim rapporta que Abdoullâh ibn Obaid ibn Omair dit : Job avait deux frères. Ils se rendirent un jour chez lui, mais ils ne purent pas s’approcher de lui à cause de son odeur répugnante, ainsi ils restèrent loin de lui. L’un d’eux dit à l’autre : « Si Allah savait du bien en Job, Il ne l’aurait pas mis à cette épreuve. » Quand Job entendit ceci, il devint plus fâché d’eux que jamais. Il dit : « O Allah ! Si tu savais que je n’ai jamais passé une nuit en étant si rassasié si j’avais su qu’il y avait un seul affamé cette nuit-là, alors approuve-moi.» Une voix vint du ciel et confirma sa véracité, et ses deux frères l’entendirent. Ensuite Job dit : « O Allah ! Si Tu sais que je n’ai jamais porté une chemise si je savais qu’il y avait des gens sans vêtements, alors approuve-moi.» Une voix vint du ciel confirmant sa véracité, et ils l’entendirent. Job dit encore une fois : « O Allah ! Je demande de Ton Honneur», et il se prosterna en disant : « O Allah ! Par Ton Honneur, je ne soulèverai plus ma tête jusqu’à ce que Tu me sauves de ma souffrance», et il souleva sa tête tout en étant en bonne santé.

Soulagement de la souffrance

Ibn Abi Hâtim rapporta que Abdoullâh ibn Abbâs dit : « Allah le vêtit d’une robe du paradis, et il alla de côté et s’assit dans un coin. Sa femme revint et ne put pas le reconnaître. Elle dit : « O serviteur d’Allah ! Où est allé l’homme affligé qui était ici ? J’ai peur que des chiens ou des loups l’aient mangé. » Elle ne cessa de lui parler un bon moment. Ensuite, Il lui dit : « Qu’est-ce qui t’arrive, je suis Job ! » Elle dit : « Pourquoi te moques-tu de moi ? » Il dit : « Je suis effectivement Job, Allah m’a rendu ma santé.»
Ibn Abbâs dit : « Allah lui rendit aussi sa richesse et ses enfants, et les a doublés pour lui. »
Wahb ibn Mounabbih dit : « Allah lui révéla : « Je t’ai rendu ta famille et ta richesse en double. Alors, lave-toi de cette eau, en cela est une cure pour toi, et offre un sacrifice de la part de tes compagnons et implore le pardon pour eux, parce qu’ils m’ont désobéi à ton sujet.»
Ibn Abi Hâtim rapporta d’Abû Hourayra que le Prophète (que le paix et le salut soient sur lui) dit :
« Quand Allah délivra Job de sa détresse, il fit pleuvoir sur lui des criquets en or. Job commença à les amasser de ses mains et les mettre dans ses vêtements. On lui dit : O Job ! Ne t’assouvis-tu jamais ? Il dit : O Seigneur ! Qui se sentit-il assouvi de Ta Pitié ? » (Mousnad Ahmad).
L’imam Ahmed rapporta d’Abû Hourayra que le Prophète( que le paix et le salut soient sur lui) dit :


« Pendant que Job se baignait en étant nu, un grand nombre de criquets en or tomba sur lui. Il commença à les mettre dans ses vêtements. Son Seigneur l’appela : ’O Job ! Ne t’ai-je pas donné assez de ce que tu ramasses ? Job dit :’ Oui mon Seigneur, mais je ne me passe point de ta bénédiction. »

(Mousnad Ahmad)

« Frappe [la terre] de ton pied »

Sourate 38: ‘ Sad ’ -verset 42

Cela veut dire que tu frappes le sol avec ta jambe. Il fit ce qu’Allah avait commandé de faire. Allah fit jaillir une source froide, et l’ordonna de s’en laver et d’en boire. Ainsi, Allah dégagea sa souffrance, sa peine, les maladies de son corps, et Il fit un homme saint et beau. Allah lui donna aussi un tas de richesse si énorme et si abondante de sorte qu’elle pleuvait dans la forme de criquets en or.
Allah lui rendit aussi sa famille, Il dit dans le verset (21:84)

« Nous lui rendîmes les siens et autant qu’eux avec eux »


Il est dit qu’Allah a même ressuscité ses enfants. Il est aussi avancé qu’Allah lui a donné d’autres enfants au lieu de ceux qui étaient morts, et dans l'au-delà Allah les rassemblera tous ensemble.
« Par miséricorde de Notre part ». Nous avons enlevé sa souffrance et l’avons sauvé de ses douleurs et de l’épreuve de part Notre Pitié et Notre Grâce.
« et en tant que rappel aux adorateurs.»
La situation critique et l’exemple de Job sont une leçon pour tous ceux qui sont affligés dans leur corps, leurs biens ou leurs familles. On doit suivre l’exemple de Job, si on est affligé par une adversité quelconque.
Job vécut après sa détresse soixante-dix ans dans le territoire des Romains, tout en prêchant la religion d’Allah, mais après sa mort ils ont altéré encore une fois leur religion.

« "Et prends dans ta main un faisceau de brindilles, puis frappe avec cela. Et ne viole pas ton serment". Oui, Nous l’avons trouvé vraiment endurant. »

Sourate 38: ‘ Sad ’-verset 44

Dans ces Versets, Allah parle de Sa Pitié sur Job. Job avait juré qu’il fouetterait sa femme cent fois. Il est dit qu’il a juré de le faire pour motif de sa vente de ses tresses de cheveux. Dans une autre opinion, il est dit que Satan lui vint dans l’apparence d’un médecin et lui prescrit quelques médecines pour Job. Elle informa Job à son sujet, mais Job savait qu’il était Satan, ainsi il jura qu’il la fouetterait cent fois. Ainsi un seul coup monterait à cent, et il aurait honoré son serment. C’était un autre soulagement pour lui, en particulier dans le cas de sa femme qui avait pris soin de lui si patiemment, une femme de piété et de droiture. Qu’Allah l’agrée dans Sa miséricorde.

Ibn Jarîr et d’autres historiens ont cité qu’au moment de sa mort, Job avait quatre-vingt-treize ans. Aussi, il est dit qu’il vécut plus que cela.

Il a confié sa mission prophétique à son fils Haumal, ensuite à son autre fils Bichr que beaucoup de gens considèrent pour être Dhoul al-Kifl.

  • Auteur : Ibn Kathir
  • Révisé par l'association Aux Sources de l'Islam
  • Extrait du livre " HISTOIRES DES PROPHETES" Édition Darussalam
  • (Il est vivement conseillé aux frères, et sœurs de se le procurer.)
Source : Sourceislam.com

15 novembre 2009

Le décès du prophète

Signes d’adieu

Après le parachèvement de la religion et le contrôle par l’Islam de toute la situation, des signes d’adieu à la vie et aux vivants commencèrent à apparaître chez le Messager d’Allah, des signes que l’on pouvait entrevoir dans ses paroles et dans ses actes. Au mois du ramadan de l’an 10 de l’Hégire, il fit retraite pendant 20 jours, alors que d’habitude, il ne se retirait que pendant 10 jours ; Jibril, par deux fois, étudia avec lui le Coran. Il dit lors de son pèlerinage d’adieu :

« Je ne sais pas si je vous reverrai l’année prochaine en ce même lieu. »

Il dit aussi alors qu’il était à Jamrat al-Akaba :

« Apprenez de moi vos rites. Ceci est mon dernier pèlerinage. »

La sourate « An-Nasr » (sourate 110 : ‘la victoire’) lui fut révélée au milieu de la période du Tachrik. Alors, il sut qu’il s’agissait là d’un signe d’adieu et que son âme allait le quitter.

Au début du mois de Safar de l’an 11 de l’Hégire, le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) se rendit à Uhud et fit une prière de recueillement pour le repos de l’âme des martyrs, en signe d’adieu. Par la suite, il s’en alla au Minbar et dit :

« Je vais vous devancer. Je vous sers de témoin. Par Allah ! J’observe à présent ma destination. On m’a donné les clés donnant accès aux trésors de la terre (ou les clés de la terre). Par Allah ! Ce que je crains, ce n’est pas que vous retourniez au polythèisme après moi, toutefois je crains que vous ne vous mettiez à rivaliser. »

Un jour, il sortit vers minuit et se rendit à Al-Baki’ où il demanda pardon pour les morts, disant :

« Que la paix soit sur vous, occupants des tombes, les vivants vous plaignent pour votre sort, mais les tentations de la vie arrivent comme les moments d’une nuit de ténèbres. Elles se succèdent et les dernières sont pires que les premières.»

Il leur fit une annonce en ces termes :

« Nous allons bientôt vous rejoindre.»


Début de la maladie

Au vingt-huitième ou au vingt-neuvième jour du mois de Safar de l’an 11 de l’Hégire, un lundi, le Messager d’Allah assista à un enterrement à Al-Baki’. Alors qu’il s’en revenait, il eut des maux de tête accompagnés d’une forte chaleur dont on voyait les effets au-dessus du bandeau qu’il portait à la tête. Malade depuis onze jours, il ne cessait pourtant de diriger les prières, au total la maladie aura duré 13 ou 14 jours.

La dernière semaine

La maladie devint plus intense. Le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) se mit à interroger au sujet de ses femmes. A cet égard il disait :

« Où dois-je aller demain ? Où dois-je aller demain ? »

Celles-ci comprirent son propos et l’autorisèrent à aller où il voulait. Il se dirigea vers chez Aicha, marchant entre Al-Fadl ibn Abbas et Ali ibn Abdû al-Mouttalib, la tête bandée, cheminant pas à pas au point d’entrer chez celle-ci et c’est là qu’il passa la dernière semaine de sa vie. Aicha récitait des versets du Coran ainsi que les prières qu’elle avait pu mémoriser grâce au Messager d’Allah (que la paix et le salut soient sur lui). Après une telle récitation, elle lui soufflait au visage et le massait de sa main dans l’espoir que son acte comporterait de la bénédiction.

Cinq jours avant le décès

Un mercredi, cinq jours avant le décès, le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) eut de la fièvre dans tout le corps. Les maux de tête s’accentuèrent et alors, évanoui, il dit :

« Versez sur moi sept récipients d’eau puisée dans différents puits, avant que je n’aille vers les gens leur faire des recommandations.»

On le fit s’asseoir dans un récipient et ensuite lui versa l’eau au point qu’il se mit à dire :

« Ça suffit, ça suffit .»

Après cela, il se sentit soulagé et alors, entra dans la mosquée la tête entourée d’un bandeau enduit de graisse. Il s’assit sur le minbar et entouré d’une foule, prononça un discours qu’il exprima en ces termes :

« Qu’Allah maudisse les juifs et les chrétiens ! Ils ont adopté comme tombe les lieux de prière de leurs Prophètes.»


Dans certains rapports, la formulation est la suivante :

« Qu’Allah combatte les juifs et les chrétiens, car ceux-ci ont adopté comme lieux de prière les tombes de leurs prophètes.»

Il dit aussi :

« N’adoptez pas ma tombe comme une idole à adorer.»

D’autre part, il s’exposa à la vengeance en disant :

« Que ceux dont j’avais fouetté le dos se vengent, voici mon dos. Que ceux dont j’avais brisé la réputation se vengent.»

Cela dit, il descendit, accomplit la prière du Dhohr puis retourna sur le minbar. Alors, il reprit les recommandations et autres. À ce niveau, quelqu’un dit : « Tu me dois trois dirhams.» À cela, il répondit :

« Donne-les-lui, toi Fadl ! »

puis fit des recommandations au sujet des Ansar, en ces termes :

« Je vous recommande les Ansar, car ils constituent ma chaise et ma malle. Ils ont fait leurs devoirs et à présent il leur reste de jouir de leurs droits. Acceptez leur bienfaisance et pardonnez leurs mauvaises actions.»

Dans un autre rapport, il dit :

« Les gens deviennent plus nombreux. Les Ansar, eux, deviennent moins nombreux, au point d’être comparables à du sel dans un mets. Alors, quiconque d’entre vous détient un pouvoir par lequel il est en mesure de nuire ou de bien faire, n’a qu’à accepter leurs bienfaits et pardonner leurs mauvaises actions. »

À cela, il ajouta :

« Allah avait donné à Son serviteur à choisir entre deux choses : lui faire obtenir tout ce dont il avait besoin dans la vie ou le faire profiter de ce qu’il y a auprès de Lui. Le serviteur préféra la deuxième position. »

Sur ces mots selon Abû Sa’id Al-Khoudri, Abû Bakr pleura et dit : « Nous te rachetons en t’offrant à la fois nos pères et nos mères.» Remplis d’admiration, les gens dirent : « Regardez ce vieillard ! Le Messager d’Allah raconte qu’Allah l’avait fait choisir entre les délices de la vie et ce qu’il y a auprès de lui et voilà que ce vieillard se met à dire : « Nous te rachetons en t’offrant nos pères et nos mères.» Le serviteur en question était le Messager d’Allah (que la paix et le salut soient sur lui). Abû Bakr en sait plus que nous.» Par la suite, le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) dit :

« L’homme le plus généreux à mon égard dans sa compagnie et dans ses biens est Abû Bakr. Si je devais choisir un ami, autre que mon Seigneur, c’est lui que je choisirais comme ami.»

Toutefois, la fraternité et l’amour dans le cadre de l’islam, ne laissent, dans la mosquée, s’ouvrir aucune porte, sauf celle d’Abû Bakr.

Quatre jours avant le décès

Un jeudi, quatre jours avant le décès, le Messager d’Allah (que la paix et le salut soient sur lui) dit sous l’effet de la douleur :

« Venez ! Je vais vous rédiger un document qui permettra de ne pas vous perdre.»

Il disait ceci en présence des gens dont Omar ibn Al-Khattab. Celui-ci alors, dit : « Il vous parle sous l’effet de la douleur, vous avez le Coran, le livre d’Allah vous suffit.» Toutefois, les gens divergèrent et se mirent à discuter. Certains d’entre eux dirent : « Approchez ! le Messager d’Allah va vous rédiger un document.»

D’autres suivirent le point de vue d’Omar. Lorsque les discussions eurent atteint leur paroxysme, le Messager d’Allah dit :

« Allez-vous-en ! »

Ce jour-là, il fit trois recommandations : Expulser les juifs, les chrétiens et les polythéistes de la péninsule arabe, traiter les délégations comme à l’accoutumée. S’agissant de la troisième recommandation, le rapporteur ne s’en souvient pas. Il se peut que celle-ci se rapporte à la prise en considération du livre et de Sunnah, à la mise en route de l’armée d’Osama ou à la prière et à la bienfaisance. Jusqu'à ce jour, le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) dirigeait les cinq prières, malgré sa maladie, c'est-à-dire jusqu'au jeudi situé à 4 jours de sa mort.

Ce jour-là, il dirigea la prière du Maghrib où il récita la sourate « Al-Moursalat » (sourate 77 : ‘ les envoyés’) comme à l’accoutumée. Au moment de la prière d’al- Isha la maladie devint plus grave l’empêchant même de sortir de chez lui pour aller à la mosquée. A cet égard Aicha raconte : « Le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) dit : « Les gens ont-ils prié ? » Nous répondîmes : « Non ! Messager d’Allah, il sont en train de t’attendre.» Il reprit : « Mettez-moi de l’eau dans le récipient.» Nous mîmes de l’eau dans celui-ci. Alors, il s’assit, ensuite allait se lever avant de s’évanouir. Revenu à lui, il dit : « Les gens ont-ils prié ? » Sur ces mots, il s’évanouit une deuxième fois, puis une troisième fois avant de s’évanouir comme la première fois, lorsqu’il essayait de se lever. Après cela, il envoya auprès d’Abû Bakr lui donnant l’ordre de diriger la prière. En ces jours, celui-ci dirigea dix-sept prières, ce qu’il n’avait jamais fait du vivant du Prophète (que la paix et le salut soient sur lui): la prière d’al- Isha du jeudi, la prière du Fajr du lundi et quinze autres prières entre les deux jours en question. Aicha consultât trois ou quatre fois le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) lui demandant de retirer l’imamat de Abû Bakr de manière à ce que les gens ne fussent pas pessimistes à son égard. Celui-ci, toutefois, refusa et dit :

« Vous êtes les compagnes de Youssouf. Allez voir Abû Bakr ! Qu’il dirige les prières.»

Un ou deux jours avant le décès

Le samedi ou le dimanche le Prophète se sentit mieux et escorté par deux hommes sortit pour effectuer la prière du Dohr. C’était Abû Bakr qui dirigeait la prière.
Le voyant venir, celui-ci se mit à replier, mais il lui fit un signe, lui ordonnant de ne pas reculer ; après quoi il dit :

« Installez- moi à côté de lui. »

Les deux hommes alors l’installèrent à côté, à gauche d’Abû Bakr. Celui-ci imita la façon de prier du Prophète et faisait entendre aux gens le Takbir.

Un jour avant le décès

Le dimanche, le jour avant le décès le Messager d’Allah affranchit ses esclaves, fit une aumône de six ou sept dinars qu’il avait avec lui et donna ses armes aux musulmans. La nuit, Aicha envoya sa lampe chez une femme disant : « Mets-nous de l’huile de graisse dans notre lampe.» La cuirasse du Prophète était hypothéquée chez un juif pour 30 sâa d’orge.

Le dernier jour

Selon Anas ibn Malik, les musulmans, alors qu’ils accomplissaient la prière du Fajr du lundi, prière dirigée par Abû Bakr furent surpris de voir le Prophète lever le voile séparant la mosquée de la maison de Aicha pour leur jeter un regard à un moment où ils étaient en rangs. Ce faisant, il sourit et rit. Alors, Abû Bakr se ravisa et voulut regagner les rangs pensant que le Messager d’Allah aller prendre part à la prière. Les musulmans, à en croire Anas, furent alors remplis de joie. Toutefois par un signe de main le Messager d’Allah leur donna l’ordre de continuer la prière et ensuite, restant dans la chambre, lâcha le voile de séparation.

Après cette prière le Prophète ne vécut pas jusqu’à une autre. Peu après le milieu de la matinée, il appela sa fille Fatima et lui souffla quelque chose à l’oreille. Alors, celle-ci s’en alla en pleurant. Il l’appela une deuxième fois, puis lui souffla autre chose. Cette fois, celle-ci éclata de rire. À ce sujet Aicha dit : « Après cela nous avons interrogé Fatima cherchant à être informé et celle-ci nous dit : "Le Prophète m’a dit qu’il allait mourir et j’ai pleuré. Ensuite il m’a informé que de toute sa famille je serai la première à le rejoindre et j’ai alors éclaté de rire." Le Prophète annonça à Fatima qu’elle était la maîtresse des femmes des mondes.»

Constatant le chagrin qui envahissait le Messager d’Allah, celle-ci dit : « Je plains mon père.» Toutefois, le Prophète dit :

« Ton père n’aura plus de chagrin à partir de ce jour.»

Il appela Al-Hassan et Al-Houssayn leur donna un baiser et recommanda le bien à leur égard, puis fit venir ses épouses auxquelles il consacra des exhortations et des rappels. Sa douleur s’intensifiait, mêlée du poison qu’il avait consommé à Khaybar. A cet égard il disait :

« Aicha, je ne cesse de sentir l’effet du mets que j’avais consommé à Khaybar. Je sens à présent mon artère aorte se rompre à cause de ce poison.»

Il s’était couvert le visage avec un morceau à lui qu’il enlevait toutes les fois qu’il se sentait gêné disant : «Il en est ainsi ». Ses dernières paroles et ses dernières recommandations au gens furent :

« Qu’Allah maudisse les juifs et les chrétiens qui ont adopté comme lieu de prière la tombe de leurs prophètes (avertissement contre les pratiques de celle-ci) ne confinez pas ma religion en Arabie. »

Il fit aux gens une recommandation en disant :

« La prière, la prière et la bienfaisance.»

Cela, il le répéta plusieurs fois.

L’agonie

L’agonie commença. Aicha l’appuya sur elle tout en disant : « Il est des faveurs qu’Allah m’a accordées : le fait que le Messager d’Allah meure chez moi appuyé contre ma poitrine et qu’au moment de sa mort s’unissent ma salive et la sienne.»

A ce moment précis, entra Abdû-ar-Rahman ibn Abû Bakr tenant dans sa main un cure-dents. Alors, je lui dis : « Je te donne ?» Il opina la tête. Ensuite je lui donnai et il tint fortement, après, je lui dis : « Veux-tu que je te le ramollisse ?» Il opina la tête. Alors, je ramollis le cure- dents ; après quoi, il le réclama. Un certain rapport précise que le Prophète s’est bel est bien curé les dents. Alors que devant lui, il y avait une cafetière contenant de l’eau, il se mit à y introduire ses mains pour ensuite les passer sur son visage en disant :

« Il n’y a de divinité en vérité qu’Allah. Certes ! La mort comporte un état comateux. »

Dès qu’il eu fini de se curer les dents, il leva sa main ou son doigt et du même coup son regard était tourné vers le plafond. Ses lèvres bougèrent. Alors Aicha lui prêta l’oreille et l’a entendu dire :

« Avec ceux à qui tu as accordé tes faveurs parmi les Prophètes, les véridiques, les martyrs et les vertueux. Seigneur ! Pardonne-moi ! Sois clément avec moi ! Fais-moi rejoindre l’Éternel ! Seigneur ! L’Éternel».

Il répéta trois fois les dernières paroles puis sa main s’inclina et il rejoignit l’Éternel. Certes ! Nous appartenons à Allah et c’est à Lui que nous retournerons.

Cet évènement eu lieu un peu après le milieu de la matinée du lundi 12 du mois de Rabi'oul Awwal de l’an 11 de l’Hégire, alors que le Messager d’Allah avait 63 ans et 4 mois.

La grande tristesse des compagnons

La douloureuse nouvelle se répandit. Médine s’obscurcit dans ses compartiments et ses horizons. À cet égard, Anas dit : « Je n’ai jamais vu un jour aussi beau et lumineux que celui où nous avons rencontré le Messager d’Allah. Je n’ai jamais vu un jour aussi obscur et aussi laid où celui-ci nous a quittés.»

Après la mort du Prophète, Fatima dit : « Mon père a été rappelé à Allah. Son abri sera le paradis firdaws. Nous en annonçons la mort à Jibril.»

La position de Omar

Omar ibn el Khattab, debout se mit à dire : « Certains des hypocrites prétendent que le Messager d’Allah est mort, non ! Le Messager d’Allah n’est pas mort ; il est allé auprès de son Seigneur, de la même manière que l’avait fait Moussâ ibn Imran qui, pendant 40 nuits avait quitté son peuple pour ensuite rejoindre celui-ci, après qu’on eût dit qu’il été mort. Par Allah ! Le Messager d’Allah reviendra à coup sûr et coupera les mains et les pieds de ceux qui prétendent qu’il est mort. »

La position d’Abû Bakr

Abû Bakr arriva, monté sur un cheval, en provenance de sa maison située à As-Sanh. Il descendit et entra dans la mosquée sans ne rien dire à personne. Aussitôt les gens vinrent à lui, laissant Omar là où il était. Alors, Abû Bakr dit : « À Présent, ceux d’entre vous qui adoraient Muhammad, qu’ils sachent que Muhammad est mort. Ceux d’entre vous qui adoraient Allah, qu’ils sachent qu’Allah est vivant et ne saurait mourir. En effet Allah dit :


« Muhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés. S’il mourait, donc, ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos talons ? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants. »

Sourate 3 : 'La famille d'Imran’- verset 144

A ce propos Ibn Abbas dit : « Par Allah ! On eut dit que les gens ne savaient par qu’Allah avait révélé un tel verset avant sa récitation par Abû Bakr. Tous saisirent le verset qu’ils se mirent à répéter sans exception.»

Selon Ibn Al-Moussayyib, Omar dit : « Par Allah ! Dès que j’entendis Abû Bakr récité le verset, je me sentis vide au point de basculer et de m’affaisser à terre. C’est alors que je compris que le Messager d’Allah n’était plus.»

Préparatifs et modalités de l’enterrement

La divergence au sujet de la succession alla bon train avant les préparatifs. Il eut des discussions, des dialogues et des polémiques entre les Mouhajirines et les Ansar à Saqifat Banî Saida. Finalement, ils s’entendirent sur Abû Bakr comme successeur (calife).

Toute la journée du lundi fut consacrée à cette discussion. Les gens ne s’occupèrent des préparatifs de l’enterrement que tard dans la nuit du mardi. C’était presque vers le matin.

Pendant ce temps le corps béni du Prophète était sur le lit, couvert d’une robe de soie noir et inaccessible dans la mesure où la famille avait refermé la porte. Le mardi, on fit le toilettage du Messager d’Allah sans lui ôter ses vêtements. Les toiletteurs était Al-Abbâs, Ali, Al Fadl et Kathm (les 2 fils d’Al Abbas), Sakran, l’esclave affranchi du Messager d’Allah, Oussama ibn Zayd et Aws ibn Khouli. Al Abbas et Kathm le retournaient ; Oussama et Sakran déversaient l’eau, Ali faisait le toilettage et Aws l’appuyait contre sa poitrine. On le lava trois fois avec de l’eau contenant du cidre (le jujubier). L’eau provenait d’un puits appelé Al-Ghars, appartenant à Saad ibn Khaythama et situé à Qoubâ, puits de l’eau duquel il avait l’habitude de boire. Par la suite, on l’enveloppa dans trois vêtements blancs ne comportant ni chemise ni turban. La place où on l’on devait l’enterrer suscita ensuite une divergence.
À cet égard, Abû Bakr dit : « Moi j’ai entendu le Messager d’Allah dire :

« Tout Prophète qui décède est enterré au lieu même du décès.»

Sur ce, Abû Talha souleva le lit de mort, creusa en dessous et fit de la tombe un sépulcre.
Après cela, les gens entrèrent dans la chambre par vague de dix et prièrent sur le Messager d’Allah individuellement, sans nul besoin d’un imam. D’abord, ce fut les gens de son clan qui accomplirent leurs prières, suivis des Mouhajirines et des Ansar, les femmes aussi prièrent sur lui, après les hommes. Enfin prièrent sur lui les enfants et d’autres femmes.
Toute la journée du mardi fut consacrée à ces prières et cela s’étendit jusqu’au début de la nuit de mercredi. À propos de l’enterrement Aicha dit : « Nous ne sûmes qu’on enterrait le Messager d’Allah que lorsque nous eûmes entendu le bruit des pelles dans les profondeurs de la nuit. » Un certain rapport mentionne : « A la fin de la nuit du mercredi.»

  • Auteur : Pr Safi Ar-Rahman al-Moubarakfouri, Pr de l'université salafiste de l'Inde.
  • Révisé par l'association Aux Sources de l'Islam
  • Extrait du livre "LE NECTAR CACHETE" Édition Darussalam
  • (Il est vivement conseillé aux frères, et sœurs de se le procurer.)
  • SourceIslam.com

La grande bataille de Badr

La cause de la bataille

Nous avons déjà vu, en rappelant l’expédition d’Al-Ashira, qu’une caravane appartenant à Koraich avait échappé au Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dans son voyage la menant de La Mecque à la Syrie. À l’approche du retour de cette caravane, de la Syrie à La Mecque, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) envoya Talha ibn Abdillah et Saad ibn Zayed vers le nord s’enquérir de ses nouvelles. Les deux hommes arrivèrent à Hawrâ où ils restèrent jusqu’au passage d’Abû Soufyâne avec la caravane avant de regagner Médine en vitesse informer le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui). Certains disent que celui-ci fut informé alors qu’il était en route vers Badr.

La caravane transportait d’énormes richesses appartenant aux gens de La Mecque. Elle comportait mille chameaux, chargés de biens dont la valeur s’estimait à 50 000 dinars au moins. Seuls 40 hommes environ l’escortaient. En conséquence, c’étaient là pour les musulmans la grande occasion de porter aux gens de la Mecque un dur coup économique. A cette fin, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) s’adressant aux musulmans déclara :

« Voici la caravane de Koraich transportant leurs biens. Allez vers elle! Allah vous aidera peut-être à la capturer.»

N’obligeant personne à aller attaquer cette caravane, il laissa à chacun le soin de décider, conformément à son désir. En effet, il ne s’attendait pas à devoir, violemment, se heurter à Badr, à l’armée de La Mecque, au lieu de la caravane. Ceci expliquait que bon nombre de ses compagnons fussent restes à Médine, pensant que l’expédition ne dépasserait pas par son ampleur les Sariyyas précédentes. Compte tenu de tout cela, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) ne reprocha à aucun de ses compagnons de ne n’avoir pas participé à l’expédition.

L’effectif de l’armée des musulmans et la répartition des commandements

Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) au moment où il était prêt à sortir de Médine, avait avec lui 313, 314 ou 317 hommes comprenant 82 ; 83 ou 86 Mouhajirines, 61 de la tribu Al-Aws et 170 de celle d’Al-Khazraj. La sortie ne donna lieu ni à une grande manifestation ni à des préparatifs grandioses. Les expéditionnaires ne disposaient que d’un ou deux chevaux : un pour Az-Zoubair ibn Al-Awwâm et un pour Mikdâd ibn Al-Aswad Al-Kindi. Ils avaient 70 chameaux dont chacun était affecté à 2 ou 3 d’entre eux. Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui), Ali et Marthad ibn Abi Marthad Al-Ghanwi se partageaient le même chameau. En cette expédition, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) délégua à Médine, pour le remplacer dans la direction des prières, ibn Oumm Maktoum. Au niveau de Rawâha, il chargea aussi Aba Loubâba ibn Abdil-Mounthir de regagner Médine pour affaire. Il remit l’étendard de la direction à Mousab ibn Omair Al-Kourashi Al-Abdari, un étendard de couleur blanche et partagea son armée en deux escadrons :

  • L’escadron des Mouhajirines dont le drapeau fut confié à Ali ibn Abi Tâlib, drapeau appelé Ikab.
  • L’escadron des Ansâr dont le drapeau fut confié à Saad ibn Mouâth. (Les deux drapeaux étaient de couleur noire).

Il confia le commandement de droite à Az-Zoubair ibn Al-Awwâm et celui de gauche à Mikdâd ibn Amr, les deux seuls cavaliers de l’armée, l’arrière-garde à Kays ibn Saasaa. Le commandement en général lui revenait en sa qualité de chef suprême de l’armée.

L’armée des musulmans se dirige vers Badr

Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) marcha avec cette armée non entraînée et peu prête. Parti de Médine, il emprunta la route principale menant à La Mecque, continua jusque qu’au puits de Rawhâ à partir duquel il laissa la route de La Mecque sur sa gauche, bifurqua vers la droite en direction d’An-Nâziyya (voulant Badr) et poursuivit son chemin au point de traverser dans le sens de la largeur, une vallée appelée Rahkân, entre An-Nâziyya et le détroit de As-Safrâ qu’il franchit de manière à se rapprocher de cette localité. Là, il envoya Basbas ibn Amr Al-Jouhani et Adî ibn Az-Zaghbâ Al-Jouhani à Badr espionner la caravane.

L’annonce de la nouvelle à La Mecque

S’agissant de la caravane, son responsable, Abû Soufyâne avait pris toutes ses précautions. Il savait que la route menant à La Mecque était jalonnée d’embûches. À cet égard, il s’enquérait des nouvelles, interrogeait les voyageurs qu’il rencontrait. On ne tarda pas à lui dire que Muhammad (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) avait mobilisé ses compagnons pour attaquer la caravane, à lui révéler le danger. Sur ce, il engagea Damdam ibn Amr Al-Ghifâri qu’il envoya à La Mecque appeler les Koraïchites au secours, à venir en masse défendre leur caravane contre Muhammad (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) et ses compagnons. Damdam s’en alla aussi rapidement qu’il le pouvait. À son arrivée à La Mecque, il se coupa le nez, retourna sa scelle, déchira sa chemise, puis, debout sur son chameau, cria du fond de la vallée : « O Koraich! Au secours! Au secours! Vos biens qui étaient avec Abû Soufyâne ont été saisis par Muhammad et ses compagnons et je ne pense pas que vous arriverez à les récupérer. Au secours! Au secours! »

Les Mecquois se préparent à la Ghazwa
Ameutés par Damdam, les gens aussitôt, bandèrent leurs muscles disant: « Muhammad et ses compagnons pensent-ils donc que les choses se passeront comme avec la caravane d’ibn Al-Hadrami ? Que non ! Par Allah, les choses se passeront autrement ! » Au sujet de l’expédition, un homme sur deux était -soit partant -soit représenté par quelqu’un d’autre : tout le monde la trouvait nécessaire. Il ne manquait, des notables, qu’Abou Lahab qui, du reste, s’était fait remplacer par un homme qui lui devait une dette. Les Koraïchites mobilisèrent les tribus aux alentours de La Mecque. Toutes les tribus Koraïchites furent dans le coup à l’exception de Bâni ‘Adi, tous réfractaires à l’expédition.

L’effectif de l’armée de La Mecque

L’effectif de cette armée était, au départ d’environ 1 300 hommes ayant à leur disposition 100 chevaux, 600 cuirasses et d’innombrables chameaux. Le commandant en chef d’une telle armée était Abou Jahl ibn Hichâm. Les responsables chargés de l’approvisionnement étaient au nombre de neuf, choisis parmi les notables de Koraich. Ceux-ci égorgeaient neuf ou dix chameaux par jour.

Le problème des tribus appartenant à Bâni Bakr


Une fois que l’armée fut prête au départ, les Koraïchites, se rappelant les animosités et la guerre qui les avaient opposés à Bâni Bakr, craignirent que ceux-ci ne les attaquassent par-derrière, au point de les mettre entre deux fronts. Un tel problème les tourmentait. Sur ces entrefaites, Iblis leur apparut sous la forme de Sourâkah ibn Mâlik ibn Jaacham Al-Madlaji, le seigneur de Bâni Kinâna, et leur dit : « En tant que votre voisin, je ne laisserai pas Bâni Kinâna vous attaquer par derrière.»

L’armée de La Mecque se met en route

Les Koraïchites sortirent de leurs demeures, comme Allah le dit :

« Arrogants, hypocrites, s’écartant de la voie d’Allah.»

Comme le note aussi le Messager d’Allah, ils arrivèrent avec leur excitation et leurs épées, défiant Allah et Son messager ; Allah dit :

« Ils partirent de bonne heure décidés à user d’avarice [envers les pauvres], convaincus que cela était en leur pouvoir. »

(Sourate 68 : ‘La plume’ - verset 25).

De même, ils étaient furieux, fougueux, décidés à étrangler le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) et ses compagnons qui avaient osé s’attaquer à leur caravane. Ils se déplacèrent avec une rapidité extrême vers le nord, en direction de Badr, traversèrent la vallée Osfân, Kadid et Al-Jouhfa. Là, ils reçurent un nouveau message d’Abû Soufyâne, message exprimé en ces termes : « Vous n’êtes sortis que pour sauver votre caravane, vos hommes et vos biens, or Allah les a sauvés ; donc, repartez! »

L’échappée de la caravane

On raconte qu’Abû Soufyâne suivait la route principale sans cesser d’être prudent et sur ses gardes, multipliant ses actes de reconnaissance des lieux. Arrivé au puits de Bakr, il se mit à marcher en tête de la caravane au point de tomber sur Majdi ibn Amr qu’il interrogea au sujet de l’armée de Médine. Celui-ci lui répondit ; « Je n’ai vu personne de suspect. Toutefois, j’ai aperçu deux hommes montés qui, ayant ensuite fait s’agenouiller leur chameau du côté de cette colline, ont puisé de l’eau dans un récipient avant de partir.» Sur ces mots, Abû Soufyâne se dépêcha d’aller à l’endroit où les hommes avaient fait halte. À son arrivée il ramassa quelques-un des crottins de leur chameau et les écrasant, y trouva des noyaux. Alors, il dit : « Par Allah, il s’agit là du fourrage de Yathrib! » Puis retourna rapidement auprès de sa caravane à laquelle il fit changer de direction, l’orientant vers la côte ouest, quittant la route principale passant par Badr du côté gauche. Ce faisant, il réussit à éviter à sa caravane de tomber entre les mains de l’armée de Médine. Après cela, il envoya son message à l’armée de La Mecque, message que celle-ci reçut à Al-Jouhfa […]

Obtention de l’essentiel des informations sur l’armée de La Mecque

Ce jour-là, au soir le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dépêcha, à nouveau, ses agents de renseignements, s’enquérir des nouvelles de l’ennemi. Cette mission fut menée par trois généraux Ansâr. Ali ibn Abi Tâlib, Az-Zoubair ibn Al-Awwâm et Saad rendirent au puits de Badr où ils trouvèrent deux garçons entrain de puiser de l’eau pour l’armée de La Mecque. Alors, ils les capturèrent et les apportèrent au Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) qu’ils trouvèrent en train de prier. Aussi les gens les interrogèrent-ils pour les entendre dire : « Nous sommes les serveurs d’eau des Koraïchites. On nous avait envoyés puiser de l’eau ». Les gens furent dégoûtés et, espérant que les deux garçons travaillaient pour Abû Soufyâne – (désir permanent de s’emparer de la caravane), les bastonnèrent sévèrement au point de les contraindre à dire : « Nous travaillons pour Abû Soufyâne.» Sur ces mots, on arrêta le supplice. Dès la fin de sa prière, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) s’adressa en ces termes aux gens, comme pou leur faire des reproches :

« S’ils disent la vérité vous les frappez et s’ils mentent vous les laissez, or, par Allah, ils ont dit la vérité, car ils appartiennent aux Koraïchites. »

Sur ce, il dit aux deux garçons : « Informez-moi au sujet des Koraïchites ». Ils dirent : « Ils sont derrière cette colline-là au bout. » Le Prophète reprit :

« Quel est leur effectif ? »

Ils répondirent : «Ils sont nombreux.» Le prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :

« Quel est leur nombre exact ? »

Ils répondirent : « Nous ne savons pas.» Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :

« Combien de chameaux égorgent--ils par jour ?»

Ils répondirent : «Tantôt neuf, tantôt dix.» Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) en conclut alors que l’effectif de l’armée de La Mecque s’estimait entre 900 et 1000 hommes. Ensuite, il réinterrogea les deux garçons en ces termes :

« Quels notables de Koraich s’y trouvent ? »

Ils répondirent : Otba et Chayda, les deus enfants de Rabîaa, Aboul-Boukhtouri ibn Ichâm, Hakim ibn Khouzâm, Nawfal ibn Kouwaylid, Al-Hârith ibn Amir, Touaayma ibn Adi, An-Nadr ibn Al-Hârith, Zomaa ibn Khalaf et d’autres. Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) vint alors dirent aux gens :

« Voici que La Mecque vous jette des portions de son foie ! »

La tombée de la pluie

Au cours de cette nuit, Allah le Tout Puissant fit tomber la pluie (en une seule fois) qui fut, à l’endroit des polythéistes, une grande averse les empêchant d’avancer et, du côté des musulmans, une rosée par laquelle il les purifia, chassa d’eux les souillures de Satan, tassa la terre, consolida le sol, raffermit les pieds, aplanit les lieux et unit les cœurs.

L’armée des musulmans devance celle de la Mecque et occupe tous les points stratégiques

Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) se déplaça avec son armée pour devancer les polythéistes aux eaux de Badr et les empêcher de s’en emparer. De nuit, il campa à l’endroit le plus le plus proche de ces eaux. À ce point, Al-Houbâb ibn Al-Mounthir se dressa et en tant qu’expert militaire dit : «Ô Messager d’Allah! Penses-tu que cet endroit est celui qu’Allah te désigne exactement de sorte que nous ne saurions ni avancer, ni reculer ? Ou est-ce ton propre avis, ton plan de guerre, ton stratagème ? » Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) répondit :

« C’est plutôt mon avis, mon plan de guerre, mon stratagème. »

Alors, Al-Houbâb reprit : «Ô Messager d’Allah! Cet endroit n’est pas stratégique. Dis aux gens de se lever et ensemble nous nous rapprocherons des eaux plus que ne l’ont fait les Koraïchites et là, nous camperons, puis, après avoir dévasté tout ce qu’il y a derrière, nous construirons un bassin que nous remplirons d’eau, avant de combattre les polythéistes. Ainsi, nous aurons de l’eau et eux n’en auront pas.» Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui dit :

« Exactement, tu viens d’apporter la solution ! »

Sur ces mots, il demanda à l’armée de se lever et de se rapprocher des eaux plus que ne l’avaient fait les ennemis. Au milieu de la nuit, les soldats construisirent le bassin et ensuite dévastèrent toutes les autres eaux.

Le poste de commandement

Après que les musulmans eussent campé tout près des eaux, Saad ibn Mouâth fit au Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) la proposition consistant à amener les musulmans à lui bâtir un poste de commandement pour parer à toutes les éventualités et en prévision de toute déroute. À cet égard, il dit : «Ô Prophète d’Allah! N’allons-nous pas te construire un appentis, où tu resteras ? Nous te préparerons une monture puis affronterons tes ennemis. Ainsi, si Allah nous appuie et nous donne la victoire, notre objectif est atteint. Si nous évoluons dans l’autre sens, tu enfourches ta monture et rejoindras nos hommes, derrière toi. Ô
Prophète d’Allah! Nous te ferons entourer de gens qui t’aiment autant que nous, sinon plus. S’ils te savent en danger, ils se rapprocheront de toi pour te protéger grâce à Allah. Ils te diront ce qu’il faut faire et combattront pour te sauver.»

Sur ces mots, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) le loua et pria pour lui, après quoi, les musulmans construisirent un appentis sur une haute colline située au nord-est du champ de bataille et le surplombant. De même, on sélectionna une équipe constituée de jeunes Ansar et dirigée par Saad ibn Mouâth pour garder le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) équipe positionnée aux alentours de son poste de commandement [….]

Les deux armées s’aperçoivent l’une l’autre

À l’apparition des Koraïchites, les deux armées face à face, s’aperçoivent mutuellement. Alors, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :

« Seigneur! Voici les Koraïchites qui s’approchent avec leur mythomanie et leur orgueil, eux qui te défient et te traitent de menteur Ton messager. Envoie-nous le secours que tu m’as promis. Seigneur! Mets-les en déroute! »

Il poursuivit apercevant parmi les polythéistes Otba Ibn Rabîaa monté sur un chameau tâché de rouge :

« Sil y a un seul de ces gens qui soit capable de bien, c’est le propriétaire de ce chameau rouge. Celui-là, quiconque le suit trouve le bon chemin.»

Sur ces mots, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) redressa les rangs des musulmans et, alors qu’ils les redressaient, une chose étrange se produisit. En effet, il tenait à la main une flèche au moyen de laquelle il indiquait le sens des alignements, mais Sawâd ibn Ghazya en sortant des rangs, se la fit planter au ventre. Alors, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui dit :

« Redresse-toi Sawâd ! »

Celui-ci dit : « Ô Messager d’Allah, tu m’as fait mal, tu m’as blessé .» découvrant son ventre. Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui dit :

«Redresse-toi »

mais Sawâd l’embrassa et lui donna un baiser au ventre. Le Messager d’Allah, surpris, lui dit :

« Qu’est-ce qui te porte à faire ceci, Sawâd ? »

Celui-ci répondit : «Ô Messager d’Allah, tu vois bien que je vais mourir. Alors, j’ai voulu, en guise d’adieu, que ma peau touche la tienne ». Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) pria pour lui et le bénit.

Après avoir redressé les rangs, Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) ordonna à son armée de ne commencer à se battre que sur son ordre. Ensuite, il donna à ses hommes des directives particulières relatives aux arts martiaux disant :

« S’ils se dirigent vers vous en masse, utilisez vos flèches et à égard, veillez à les économiser. Ne dégainez vos épées que lorsqu’ils vous auront enveloppés. »

Cela dit, il regagna son poste de commandement, en compagnie d’Abû Bakr notamment, sous la protection de Saad ibn Mouâth ainsi que le détachement de garde, en faction à l’entrée du poste.

Du côté des polythéistes, Abû Jahl ce jour-là, implora l’arbitrage d’Allah disant : « Seigneur! Il a rompu nos liens de parenté et nous a apporté ce que nous ne savons pas. Mets-le alors en déroute! Seigneur! Accorde ton secours aujourd’hui, à celui d’entre nous que tu aimes le plus et qui te satisfait le plus. »

A cet égard, Allah révéla :

« Si vus implorez l’arbitrage d’Allah vous connaissez maintenant la sentence [d’Allah] Et si vous cessez [la mécréance et l’hostilité contre le Prophète], c’est mieux pour vous .Mais si vous revenez, Nous reviendrons, et votre masse même nombreuse, ne vous sera d’aucune utilité. Car Allah est avec les croyants »

(Sourate 8 : ‘ Le butin’- verset 19)

Le début des affrontements

Le premier à engager la lutte armée fut Al-Aswad ibn Abdû al-Aswad Al-Makhzoumi, quelqu’un de méchant et de mauvais caractère. Celui-ci sortit des rangs des polythéistes en disant : « Je jure par Allah que je boirai à leur bassin, sinon je le détruirai ou mourrai en chemin. » Aussitôt qu’il fut sorti, Hamza ibn Abdû al-Mouttalib alla à sa rencontre et, le frappa de son sabre, lui trancha la jambe au milieu, avant même qu’il n’atteignît le bassin. Celui-ci tomba sur le dos, le sang giclant de son pied, en direction de ses compagnons. Il traîna ensuite jusqu’au bassin et voulut y plonger sa main droite, mais Hamza lui asséna un autre coup qui l’y plongea pour de bon.

La bataille

Le meurtre d’Al-Aswad, le premier du genre à Badr, déclencha la bataille, car peu après, trois des meilleurs cavaliers des Koraïchites appartenant à une même famille s’avancèrent, à savoir : Otba, son frère Chayba (les deux fils de Rabîaa et Al-Walid ibn Otba). Lorsqu’ils se furent détachés des rangs sollicitant le combat, trois jeunes médinois allèrent à leur rencontre : Awf, Mouâth (les deux fils d’Al-Hârith et de Afrâ) et Abdillah ibn Rawâha. Alors, les trois polythéistes leur dirent : « Qui êtes-vous ? » Ils répondirent : « Un groupe appartenant aux Ansar. »

Les trois polythéistes reprirent : « Nous voulons nos semblables en fait de noblesse. Nous n’avons donc pas besoin de vous. Nous cherchons plutôt nos cousins. » Cela dit, leur crieur appela : «Ô Muhammad ! Envoie-nous nos égaux parmi notre peuple! » Alors, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :

« Oubayda ibn Hârith debout ! Hamza, debout ! Ali, debout ! »

Lorsqu’ils se furent levés et approchés des polythéistes, ceux-ci les interrogèrent : « Qui êtes-vous ?» Ils déclinèrent leur identité. Les polythéistes reprirent : « Vous êtes de nobles émules. » Alors, Oubayda le plus âgé d’entre eux se mesura avec Otba ibn Rabîaa, Hamza se mesura avec Chayba et Ali avec Al-Walid. Hamza et Ali ne tardèrent pas à tuer leurs ennemis. S’agissant de Oubayda et de son adversaire, le combat était indécis : chacun portait des coups à l’autre. Par la suite, Ali et Hamza décochèrent des flèches sur Otba, le tuèrent puis emportèrent Oubayda qui lui, souffrait d’une déchirure au pied. Jusqu'à sa mort à As-Safrâ 4 ou 5 jours après la bataille de Badr, alors que les musulmans s’en retournèrent à Médine, celui-ci perdit la parole. Ali avait l’habitude de jurer que le verset suivant avait été révélé dans ce sens :

« Voici deux clans adverses qui se disputaient au sujet de leur Seigneur. »

(Sourate 22 : ‘ Le pèlerinage’- verset 19)

L’attaque généralisée

La fin de ces corps à corps était un mauvais commencement pour les polythéistes qui, ayant perdu d’emblée trois de leurs meilleurs cavaliers et dirigeants, se déchaînèrent et comme un seul homme, se mirent à décocher leurs flèches en direction des musulmans. Ceux-ci après s’être montrés sincères à l’égard de leur Seigneur qu’ils supplièrent, implorant Son secours et Sa protection, continuaient de recevoir, campés sur leurs postes, en position défensive, les attaques successives que leur livraient les polythéistes à qui ils infligèrent d’énormes pertes à grands cris de « Ahad, Ahad » (Unique, Unique).

Le Messager d’Allah supplie son Seigneur

Quant au Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui), il ne cessait, depuis qu’il avait regagné son poste de commandement après avoir redressé les rangs, de supplier son Seigneur, Lui demandant de lui envoyer ce qu’Il avait promis comme secours. Il disait :

«Seigneur, réalise ta promesse à mon égard ! Seigneur, je t’en prie. Que ta promesse se réalise !»

Il ne cessa de répéter cela jusqu’au moment où la guerre, d’une violence inouïe, atteignit son paroxysme. À ce niveau, il continua :

«Seigneur ! Si cette troupe périt aujourd’hui, il n’y aura plus personne pour T’adorer. Seigneur ! S’Il te plait, nul ne T’adorera plus jamais.»

Il implora tellement que son manteau lui tomba des épaules pour ensuite être réajusté par Abû Bakr qui, alors, lui dit : « Ca suffit Messager d’Allah ! Tu as assez insisté auprès de ton Seigneur ! »

Dans la suite, Allah révéla à ses anges :

« Je suis avec vous, affermissez donc les croyants Je vais jeter l’effroi dans les cœurs des mécréants. »

(Sourate 8 : ‘ Le butin’- verset 12)

Il révéla à son messager :

« Je vais vous aider d’un millier d’Anges déferlant les uns à la suite des autres. »

(Sourate 8 : ‘ Le butin’- verset 9)

C’est à dire déferlant vers vous ou déferlant progressivement : Ne venant pas tous à la fois.

La descente des anges

Pour une fois, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) somnola, puis, levant la tête dit :

« Réjouis-toi Abû Bakr ! Voici Jibril au milieu de la poussière! »

Dans un autre rapport fait par Muhammad ibn Ishâk, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :

« Réjouis-toi, Abû Bakr, Allah t’apporte son secours ! Voici Jibril tenant les rênes de son cheval, au milieu de la poussière ! »

Ensuite, sortant de son appentis, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) mit rapidement sa cuirasse :

« Leur rassemblement sera bientôt mis en déroute et ils fuiront.»

(Sourate 54 : ‘ La lune’- verset 45)

Cela dit, il prit une poignée de gravier, fit face aux Koraïchites et dit :

« Que vos visages soient mutilés. »

Il leur jeta le gravier qui, n’épargnant aucun d’eux, pénétra dans leurs yeux, leurs narines et leurs bouches. Dans ce sens, Allah révéla :

« Ce n’est pas toi qui lançais : mais c’est Allah qui lançait.»

(Sourate 8 : ‘ Le butin’- verset17)

La contre-attaque

A ce niveau, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) donna enfin à son armée l’ordre de contre-attaquer disant :

« Chargez ! »

Il les exhorta à la lutte en ces termes :

« Par celui dont l’âme de Muhammad est entre les mains ! Allah fera accéder au paradis quiconque d’entre vous aura combattu, aujourd’hui, dans la patience et l’endurance, chargeant et sans s’enfuir, jusqu’au moment où on le tue. »

À cet égard, il dit aussi, incitant ses hommes au combat :

«Debout ! Obtenez un paradis aussi large que les cieux et la terre ! »

Alors, Al-Romair ibn Al-Hamân fit de sa bouche « bakh-bakh ». Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui dit :

« Qu’est-ce qui te porte à faire « bakh-bakh »

Il répondit : « Rien, par Allah! Ô Messager d’Allah, je souhaite seulement être au nombre de ses occupants .» Alors, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui dit :

« Tu fais partie de ceux-là.»

Sur ces mots, Al-Amir sortit des dattes de sa corne, se mit à en manger puis dit : « Ce sera pour moi une longue vie que de trouver le temps de manger mes dattes-ci.» Il jeta ensuite les dattes qui lui restaient et se mit à combattre jusqu’au moment où on le tua. Awf ibn Al-Hârith, le fils de Afrâ, interrogea aussi le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) en ces termes : « Qu’est-ce qui dans le serviteur peut faire rire son Seigneur ? » Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui répondit :

« Le fait de plonger et de se saisir de l’ennemi en état de nudité. »

Sur ces mots, Awf ôta l’armure qu’il portait et, après l’avoir jetée au loin, prit son épée et se mit à combattre jusqu’au moment où on le tua. Au moment où le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) ordonnait la contre-attaque, l’ennemi avait perdu son zèle et ses attaques s’étaient relâchées. La sage stratégie adoptée avait beaucoup contribué à consolider et à raffermir la position des musulmans. Ceux-ci dont la force de frappe résidait dans les jeunes, avaient, dès leur réception de l’ordre de charger, lancé une attaque meurtrière dans laquelle ils fouillaient les rangs de l’ennemi et tranchaient des gorges. Ils devinrent encore plus unis et déterminés à combattre lorsqu’ils virent le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) sauter dans son armure et dire de manière franche et résolue :

« Leur rassemblement sera bientôt mis en déroute et ils fuiront .»

Ainsi, les musulmans combattaient avec une violence inouïe, aidés en cela par les anges. À cet égard Ikrima, selon un rapport d’Ibn Saad dit : « Ce jour-là, on voyait des têtes et des mains tomber sans savoir qui les coupaient ». Poursuivant un polythéiste détalant devant lui, il arrivait au musulman d’entendre des coups de cravache au-dessus de sa tête. Il entendait aussi le cavalier dire : « Avance! » Regardant le polythéiste, il le voyait s’allonger à terre, le nez mutilé, le visage déchiré à grands coups de cravache. Al-Ansâri vint rapporter la scène au Messager d’Allah qui dit :

« C’est vrai, cela fait partie des trois renforts du ciel. »

Abu Dâwûd Al-Mâzini dit : Je poursuivais un des polythéistes pour le tuer lorsque, tout à coup, je vis tomber sa tête avant même que mon épée ne parvînt à le toucher. Je sus alors que quelqu’un d’autre l’avait tué. À un certain moment, un des combattants parmi les Ansâr se présenta avec Al-Abbâs ibn Abdil-Mouttalib comme prisonnier et ce dernier dit : « Par Allah! Cet homme ne m’a pas constitue prisonnier. Celui qui m’a constitué prisonnier, est un homme au front dégarni, au visage des plus beaux monte sur un cheval noir et blanc. Je ne le revois pas dans la foule.» Le combattant Ansarite précisa : « Je l’ai constitué prisonnier, Ô Messager d’Allah! Celui-ci dit : « Tais-toi ! » Allah l’a soutenu en le mettant en rapport avec un ange généreux.»

Iblis se retire du champ de bataille

Comme nous l’avons déjà vu, Iblis, ayant pris la forme de Sourâkah ibn Mâlik ibn Jaacham Al-Madlaji, avait intégré les polythéistes qu’il suivait dans tous les sens.

Toutefois, il battit en retraite, prenant ses jambes à son cou, lorsqu’il se fut rendu compte du châtiment que les anges infligeaient aux polythéistes. Alors, Al-Hârith ibn Hichâm s’accrocha à lui de toutes ses forces, le prenant pour Sourâkah, mais son allié le repoussa d’un coup de poing à la poitrine qui le propulsa loin de lui, avant de partir en trombe. Les polythéistes lui dirent : « Où vas-tu Sourâkah ? N’avais-tu pas dit que tu étais notre voisin ? Ne nous quitte pas! » Il dit : « Je vois des choses que vous ne voyez pas. Moi, je crains Allah, car terrible est son châtiment.» Sur ces mots, il s’enfuit au point d’aller se jeter en mer.

L’écrasante défaite

Les signes d’échec et de désordre se multiplièrent dans les rangs adverses, car les polythéistes n’arrêtaient de s’écrouler et de s’effondrer face, à la violence des attaques lancées par les musulmans. La bataille touchait à sa fin. Les polythéistes, commençaient à se sauver en catastrophe suivie par les musulmans qui leur montaient au dos, les constituaient prisonniers ou les tuaient jusqu’à ce que prît forme la déroute.

La résistance d’Abû Jahl

Quant au grand tyran Abû Jahl, il essaya de résister lorsqu’il eut constaté la débandade au niveau des siens. Il se mit à encourager son armée, lui disant sur un air de méchanceté et d’obstination : « Que la défection de Souràkah ne vous pousse point à la déroute, car celui-ci est de mèche avec Muhammad! Ne soyez pas horrifiés par la mort de Otba, de Chayba et d’Al-Walid ! On les a tout simplement brusqués. Je jure par Al-Lât et Al-Ozzâ que nous ne quitterons pas sans les ligoter je ne vous demande pas de les tuer un par un, mais prenez-les en masse pour que nous leur fassions connaître les conséquences de leurs actes. Tout d’un coup, cependant, la réalité d’une telle arrogance lui apparut, car les rangs des polythéistes ne tardèrent à se disloquer face aux attaques des musulmans. Certes, il y avait encore avec lui un groupe de polythéistes l’entourant d’une haie d’épées et d’une forêt de lances ; toutefois, l’ouragan de l’attaque des musulmans dispersa une telle haie et anéantit une telle forêt. Alors, le tyran apparut. Les musulmans le virent voltiger sur le dos de son cheval tandis que la mort attendait de boire de son sang, l’opposant à deux jeunes médinois.

La mort d’Abû Jahl

Abdû ar-Rahman ibn Awf dit : « Le jour de Badr, j’étais au nombre des combattants. À un moment, faisant volte-face, je me retrouvai, soudain, entre deux jeunes, l’un à ma droite, l’autre à ma gauche, comme s’ils allaient m’agresser. L’un d’entre eux à l’insu de l’autre me dit alors en secret : « Oncle, montre-moi Abû Jahl! « « Je lui dis : « Neveu, que lui veux-tu ? » Il répondit : « On m’a informé qu’il insultait le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui). Je jure par Celui qui détient mon âme qu’une fois que je l’aurai trouvé, je ne le quitterai pas avant que l’un de nous deux soit tué. » Alors que je m’émerveillais de tels propos, l’autre jeune me fit signe et me dit la même chose. Sur ces mots, je ne tarderai à braquer mes regards sur Abû Jahl que je voyais tournoyer entre les gens, pour ensuite dire aux deux jeunes hommes. « Ne voyez-vous pas ? Voici l’homme que vous cherchez! » Ils le chargèrent aussitôt avec leurs épées et le transpercèrent jusqu'à sa mort pour ensuite se rapprocher du Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) qui alors leur demanda :

« Lequel de vous l’a tué ? »

Chacun des deux jeunes se mit à dire « C’est moi qui l’ai tué ». Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) leur dit :

« Avez-vous essuyé vos épées »

Ils répondirent : « Non! » Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) promena son regard sur les deux épées et dit :

« Vous l’avez tué tous les deux. »

Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) décida par la suite que la dépouille irait à Mouâd ibn Amr ibn Al-Jamouh (l’autre s’étant fait tué au cours de la même bataille, à savoir Mouâd ibn Afrâ).

Le premier, selon ce que nous en rapporte Ibn Ishâq dit : « Alors qu’ Abû Jahl était dans un fourré où le gardaient les polythéistes munies d’épées et de lances, j’entendis, ces gens dirent : « Abû al-Hakam, on ne lui restera pas dévoué .» Lorsque j’entendis cela, je me proposai de l’avoir et dès que j’en eu la possibilité, le chargeai brusquement. Je lui donnai un coup d’épée qui lui trancha la moitié de la jambe que je vis alors voler en l’air. En retombant, le morceau, par Allah, me rappelait un noyau au moment où il tombe du casse-noix. Son fils Ikrima me donna un coup d’épée à l’épaule et me trancha le bras de telle sorte que celui-ci restait suspendu à mon flanc, retenu par un morceau de peau. Je ne pouvais plus combattre avec lui, d’autant plus que j’avais combattu toute la journée. Je décidai de ramener le bras derrière moi. Ensuite, comme il me faisait mal, j’y posai mon pied et m’étirai au point de le voir se détacher. Peu après Mouâd ibn Afrâ rencontra Abû Jahl qui avait perdu tout son zèle et, lui donna un coup d’épée le clouant pour de bon et le laissant moribond. Par la suite il combattit jusqu’au moment où il fut tué.

Après la bataille, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit :

« Qui-est-ce qui va voir ce qu’on a fait à Abû Jahl ? »

Les gens, alors, se dispersèrent pour aller à sa recherche. Lorsque Abdoullah ibn Masoud Qu’Allah soit satisfait de lui) le retrouvait, le polythéiste était à l’agonie. Alors il lui posa le pied au cou et se saisit de sa barbe pour lui trancher la tête en l’interrogeant en ces termes : « Alors Allah t’a humilié, n’est-ce pas ennemi d’Allah ? » Le polythéiste répondit : « En quoi m’a t-Il humilié ? S’agit-il d’autre chose que de me tuer en martyre ? De me faire tuer par un laboureur ? » Sur ces mots, il dit : « Informe-moi! A qui revient le pouvoir aujourd’hui ? » Ibn Masoud lui répondit « À Allah et à son Messager ». Le polythéiste dit ensuite à son bourreau qui déjà lui posait le pied au cou : « Tu as fais une association bien difficile, petit gardien de moutons! » En fait, Ibn Masoud faisait partie des gardiens de La Mecque. Après cette conversation, Ibn Masoud lui trancha la tête qu’il apporta au Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) en lui disant : «Ô Messager d’Allah! Voici la tête de l’ennemi d’Allah, Abû Jahl! »

Celui-ci dit :

« Allah est Celui en dehors de qui il n’y a nulle divinité (répétant cela trois fois) Allah est très grand! Louange à Allah qui a accompli Sa promesse, secouru Son serviteur, vaincu seul les factions qui ont détalent sous nos yeux .»

Lorsque nous lui eûmes montré la tête, il dit :

« Voici le Pharaon de cette Oumma! »

Quelques manifestations de beautés de la foi au cours de cette bataille

Nous en avons déjà vu deux exemples avec Omair ibn Al-Hamam et Awf ibn Hârith ibn Afrâ. En fait, la bataille a conduit à de très beaux spectacles attestant d’une force de conviction et de détermination. Au cours de cette bataille, des pères et des fils aux principes opposés se sont expliqués par l’épée. De même, des dominés ont eu à affronter leurs dominateurs et de manière à apaiser leur colère.

1. Selon Ibn Ishâk, rapportant les propos d’Ibn Abbâs, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit à ses compagnons : « Je sais que certains hommes appartenant à Banî Hâchim ou d’autres, sont venus à Badr malgré eux. Ceux-là n’ont pas besoin d’être combattus. Ainsi, si vous rencontrez quelqu’un de Banî Hâchim, ne le tuez pas. Si vous rencontrez Abû al-Boukhtouri ibn Ichâm, ne le tuez pas. Si vous rencontrez Al-Abbâs ibn Abdû al-Mouttalib, ne le tuez pas, car il est venu contre son gré. » Alors, Abû -Houthayfa ibn Otba dit : « Allons-nous tuer nos pères, nos fils, nos frères et les membres de notre clan sans tuer Abbâs ? Par Allah ! Je le réduirai au silence avec cette épée. » Lorsqu’il eut entendu cela, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit à Omar ibn Al-Khattâb : « Abû Hafsa ! Doit-on donner un coup d’épée au visage de l’oncle paternel du Messager? » Celui-ci répondit : «Ô Messager d’Allah! Laisse-moi ! Je lui trancherai le cou à l’épée si je le rencontre. Par Allah, c’est un hypocrite. » Abou-Houthayfa disait : « La parole que j’ai prononcée ce jour-là me travaille et mon péché à cet égard ne saurait être expié que par le martyre lors de la bataille de Yamâma. »

2. Le prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) interdisait de tuer Abû al-Boukhtouri car celui-ci était le moins hostile envers lui, au temps où il était à La Mecque. Il ne lui faisait aucun mal et non plus ne le soumettait à aucune chose répréhensible. D’ailleurs, il était de ceux qui avaient contribué à la rupture du boycott de Banî Hâchim et des Banil-Mouttalib. En dépit de tout cela, Abû al-Boukhtouri fut tué. En effet, à un moment, Al-Moujathir ibn Ziyad Al-Balawi l’ayant rencontré au cours de la bataille en compagnie d’un de ses camardes aux côtés duquel il combattait, lui dit : « Abu-Boukhtouri, toi le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) nous a défendus de te tuer! » Il demanda : « Avec mon camarade ? » Al-Moujathir reprit : « Non par Allah! Ton camarde doit mourir! » Il dit : « Donc par Allah ! Nous mourrons tous les deux.» Un combat s’engagea et Al-Moujathir fut obligé de le tuer.

3. Abdû ar-Rhamân ibn Awf et Omayya ibn Khalaf avaient été des amis à La Mecque, à l’époque antéislamique. Le jour de Badr, Abdû ar-Rhamân, en compagnie de son fils, rencontra celui d’Omayya. Alors, ils lui tinrent la main. Abdû ar-Rhamân portait des armures qu’il avait usurpées. Lorsqu’Omayya le vit il lui dit : « Veux-tu me capturer ? Je suis meilleur que ces armures que tu portes. Je n’ai jamais vu un tel jour. N’avez-vous pas besoin de lait ? (entendre par là : Au cas où l’on me capturerait, je donnerai comme rançon une chamelle capable de produire beaucoup de lait). Alors, Abdû ar-Rhamân rejeta les armures, prit le père et le fils par la main pour les emmener. À ce sujet, il raconte : « Alors que j’étais entre lui et son fils, Omayya me dit : « Quel est cet homme parmi vous ayant la plume d’autruche à la poitrine? Je lui répondis: « Celui-ci c’est Hamza ibn Abdû al-Mouttalib.» Il reprit : « C’est celui-là qui nous a ruinés! » Je me mettais ensuite à les conduire lorsque Bilal apercevant Omayya, celui qui les torturait, dit : « Voici le chef des mécréants, Omayya ibn Khalaf! Ou il me tue ou je le tue.» Je dis : « Bilâl, celui-ci est mon prisonnier. » Il répéta : «Ou il me tue ou je le tue.» Sur ces mots, il cria du plus fort de sa voix, disant : «Ô partisans d’Allah! Voici le chef des mécréants, Omayya ibn Khalaf! Ou il me tue ou je le tue.» Les gens alors nous cernèrent de manière à nous donner l’impression d’être dans une sorte de carcan. Aussi le repoussai-je. Un homme, sans crier gare, trancha d’un coup d’épée la jambe du fils d’Omayya ? Celui-ci, alors poussa un cri tel que je n’en avais encore jamais entendu. Je lui dis : « Sauve-toi. Je ne peux te protéger par Allah, je ne te suis d’aucune utilité. » Les gens se jetèrent sur lui et le déchiquetèrent avec leurs épées. »

De son vivant Abdû ar-Rhamân disait : « Pauvre Bilâl, qu’Allah l’agrée dans sa clémence : il m’a fait perdre mes armatures et mon prisonnier.»

Al-Bukhârî rapporte dans son recueil de hadiths authentiques, que Abdû ar-Rhamân dit à Omayya : « Couche-toi » et lorsque celui-ci fut couché, plongea sur lui pour le couvrir. Les gens néanmoins, le transpercèrent par leurs épées qu’ils lui enfoncèrent par le bas et de la sorte le tuèrent. Une des épées blessa au pied Abdû ar-Rhamân.

4. Omar ibn Al-Khattâb (qu’Allah soit satisfait de lui) tua ce jour-là, son propre oncle maternel : Al-As ibn Hichâm ibn Al-Moughira.

5. Abû Bakr As-Siddik (qu’Allah soit satisfait de lui) appela son fils Abdû ar-Rhamân qui était alors avec les polythéistes, et lui dit : « Où sont mes biens, scélérat ? » Celui-ci répondit : « Il n’en reste qu’une arme et un pur-sang, un inflexible prêt à tuer les vieillards égarés! »

6. Alors que les gens continuaient la capture des polythéistes et que Saad ibn Mouâd, l’épée en bandoulière, faisait sa faction devant la porte de l’appentis, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) constata de l’intérieur de cet appentis, que le visage de son garde du corps exprimait de la répulsion pour ce que les gens continuaient de faire. Aussi dit-il à Saad : « Par Allah! On dirait que tu détestes ce que font les gens.» Celui-ci répondit : « En effet, par Allah ! Il s’agit de la première bataille commanditée par le Très- Haut à l’encontre des polythéistes. À cet égard, je préfère qu’on les massacre tous au lieu de les maintenir. »

7. Ce jour-là Okâcha ibn Mouhassan Al-Asdi vit son épée se casser. Alors, il se présenta au Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) qui lui donna un moignon pointu et lui dit : « Bats-toi avec ceci, Okâcha! » Il brandit le moignon dès qu’il l’eut reçu du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui). L’objet devint entre ses mains, une épée en bonne et due forme : longue, sèche et dotée d’une lame blanche. C’est avec cela qu’il combattit jusqu’à la victoire des musulmans. Une telle épée était appelée « Al-Awn » (le secours). Elle ne cessa ensuite d’être avec lui, au vu et au su de tous, jusqu’au jour où il fut tué au cours d’une guerre contre les apostats.

8. À la fin de la bataille, Mosaab ibn Omair al-Abdari rencontra son frère Aba Aziz ibn Omair qui avait participé à la guerre contre les musulmans. Celui-ci était accompagné d’un musulman médinois lui tenant la main. Alors, Mosaab, dit au musulman médinois : « Retiens-le avec tes deux mains, car sa mère est riche ; elle viendra peut-être te verser une rançon. » Abû Aziz dit à son frère : « Est-ce là l’expression de la parenté à mon égard ?» Mosaad lui répondit : « Lui (le musulman médinois) est mon frère, toi, non.»

9. Lorsque fut donné l’ordre de jeter les cadavres des polythéistes dans le fossé et qu’on eut traîné celui d’Otba ibn Rabîaa vers ce fossé, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui), observant le visage du fils du défunt, Abû Houthayfa, y lit l’amertume et le dépit. Il dit alors à celui-ci :

« Abû Houthayfa ! Peut-être es-tu quelque peu affecté par le sort de ton père ? »

Il répondit : « Non par Allah ! Messager d’Allah ! Le sort de mon père ne me dit rien, mais je créditais mon père d’intelligence, perspicacité et de mérites, pensant que cela le conduirait à l’Islam. Aussi, face au spectacle de sa mort, me suis-je vite rendu compte qu’il est mort dans l’impiété, n’obtenant ce que j’attendais de lui. Voilà ce qui m’attriste.» Le Messager d’Allah fit des invocations en sa faveur et ensuite le consola.

Les tués de part et autre

La bataille aboutit à une défaite écrasante infligée aux polythéistes et à une victoire sans conteste au projet des musulmans. Cette bataille fit 14 martyrs du côté des musulmans : Six mecquois et huit médinois. Quant aux polythéistes, ils avaient subi de grosses pertes. Les musulmans, tuèrent 70 et capturèrent 70 parmi leurs dirigeants, leurs généraux et leurs héros. À la fin de la guerre, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) s’approcha des tués et dit : « Piètre clan que le vôtre à l’égard de votre prophète! Vous m’avez traité de menteur et les gens m’ont cru ; vous m’avez abandonné et les gens m’ont secouru ; vous m’avez fait sortir et les gens m’ont donne asile.» Ensuite il donna l’ordre de les jeter dans l’un des précipices de Badr. Selon Abû Talha, le Messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) donna l’ordre d’enterrer 24 héros du côté des Koraïchites dans les fossés de Badr.

De surcroît, il passait trois nuits sur le champ de bataille après avoir triomphé d’un peuple. À sa troisième nuit, à Badr, il ordonna qu’on lui préparât sa monture et après quoi, s’en alla, suivi de ces compagnons, au point de se trouver à Saffat-ar-Rikâ où il se mit à appeler les morts par leurs noms et par ceux de leurs pères :

«Ô tel fils de tel ! Ô tel fils de tel ! Réjouissez-vous d’avoir obéi à Allah et à son Messager ! Nous avons vu se réaliser ce que, notre Seigneur vous avait promis ! Avez-vous vu, ce que notre Seigneur vous avait promis ? »

Omar lui dit : «O Messager d’Allah! Comment peux-tu parler avec des corps sans âme ? » Il répondit :

« Je jure par Celui qui détient l’âme de Muhammad que vous n’êtes pas plus en mesure d’entendre ce que je dis. »

Dans un autre rapport, la réponse est :

« Vous n’entendez pas mieux qu’ils le font, seulement ils ne répondent pas. » […]

  • Auteur : Pr Safi Ar-Rahman al-Moubarakfouri, Pr de l'université salafiste de l'Inde.
  • Révisé par l'association Aux Sources de l'Islam
  • Extrait du livre "LE NECTAR CACHETE" Édition Darussalam
  • (Il est vivement conseillé aux frères, et sœurs de se le procurer.)
  • SourceIslam.com